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Luisha : Le sang et le cuivre, chronique d’une prédation familiale

  • Photo du rédacteur: mutambak96
    mutambak96
  • il y a 30 minutes
  • 4 min de lecture
Christian Tshisekedi et la jeune victime de Luisha. Une victime de trop.
Christian Tshisekedi et la jeune victime de Luisha. Une victime de trop.

Luisha n’est pas une tragédie isolée. Elle incarne la mécanique brutale d’un système de prédation et de répression mis en place par la famille Tshisekedi pour maintenir le Katanga sous une coupe réglée.

Dans ce carré minier exploité par Christian Tshisekedi, frère cadet du président Félix Tshisekedi, un jeune manifestant a été fauché par les balles de la garde présidentielle. Il s'appelait Tshibangu Tshibin. Il a été tué mardi 19 août dernier non loin de l'internat du lycée. Enterré vendredi le 22 août à Luisha. Son crime fut d’avoir demandé justice, son sang versé s’ajoute à celui de milliers d’autres victimes de la gouvernance prédatrice et sanguinaire qui saigne la République démocratique du Congo.


Des salaires humiliants, une répression sanglante

Tout est parti d’une injustice sociale d’apparence banale mais d’une cruauté révoltante : la réduction soudaine des salaires, passés de 100 à 75 dollars par mois. Dans une région où les mines génèrent des milliards de revenus chaque année, ces travailleurs ont vu leur maigre rémunération encore amputée. Ils se sont soulevés, spontanément, pour réclamer leurs droits. Leur revendication était légitime, leur colère compréhensible. La réponse du pouvoir, elle, fut implacable : la garde présidentielle, censée défendre la nation, a ouvert le feu. Un jeune homme est tombé, victime de l’arbitraire d’un système qui ne tolère ni contestation ni dignité.


Christian Tshisekedi, l’homme de l’ombre et du pillage

La mort de ce jeune travailleur révèle au grand jour l’alliance mortifère entre prédation économique et répression sécuritaire. Depuis plusieurs années, le nom de Christian Tshisekedi revient comme une antienne dans les scandales qui entachent le Katanga. Homme d’affaires de l’ombre, lié à des intérêts chinois, il est accusé d’avoir bâti son empire par la spoliation des carrés miniers, l’intimidation des syndicats, les arrestations arbitraires et même la répression sanglante des ouvriers qui osaient protester. En quelques années seulement, celui qui n’était qu’un inconnu de la scène économique est devenu l’un des symboles les plus honnis du pillage familial.


Le Katanga transformé en caisse noire familiale

Le Katanga, jadis moteur économique du pays, est aujourd’hui transformé en caisse noire familiale. Chaque mois, des dizaines de milliers de camions chargés de cuivre et de cobalt quittent ses mines et filent vers les ports de l’océan Indien. Selon des estimations crédibles, ce trafic représente plus de vingt milliards de dollars par an. Une part considérable échappe aux caisses de l’État pour se perdre dans les circuits opaques d’intérêts privés liés au clan Tshisekedi. Pendant ce temps, les routes se désagrègent, les écoles ferment, les hôpitaux n’ont ni médicaments ni électricité.

Tandis que les enfants meurent de faim, les fortunes amassées alimentent des comptes bancaires en Europe, financent des villas somptueuses à Dubaï et aux Émirats, et grossissent des avoirs dans les paradis fiscaux.


De la pauvreté aux fastes indécents

Ce contraste est d’autant plus insupportable que la métamorphose de la famille présidentielle est brutale. Il n’y a pas si longtemps, certains de ses membres vivaient modestement en Belgique, dépendant de prestations sociales du CPAS. Aujourd’hui, à peine six ans après l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir, ils affichent un train de vie indécent, à la tête de fortunes colossales inexplicables autrement que par le pillage systématique des ressources congolaises.

L’exemple le plus frappant demeure le mariage fastueux de Christina Tshisekedi, célébré dans un luxe insolent pour plusieurs millions de dollars américains, quand des millions de Congolais survivent avec moins de deux dollars par jour. À cela s’ajoutent les voyages en jets privés, les séjours répétés dans les capitales du luxe, la débauche vestimentaire de costumes et d’habits griffés, étalée avec arrogance sur les réseaux sociaux. Cette obscénité dans l’opulence contraste avec la misère croissante du peuple, et attise une indignation profonde au cœur du Katanga comme dans le reste du pays. Tout dans l'attitude des Tshisekedi rappelle les fastes du clan Duvallier en Haïti dans les années 80...

Une longue liste de victimes

La mort du jeune de Luisha n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une longue liste de victimes de la répression. À Goma, en août 2023, quarante-huit fidèles de l’église Wazalendo ont été massacrés par la garde présidentielle. À Kilwa, des dizaines de civils ont été exécutés dans le silence et l’oubli. À la prison centrale de Makala, près d’un millier de morts ont été recensés lors des répressions de septembre 2024. Partout, les méthodes sont les mêmes : la violence aveugle, les cadavres abandonnés, le silence imposé.


Le silence complice de la communauté internationale

Face à ces drames, la réaction des ONG internationales et de la communauté internationale demeure consternante par son absence. Human Rights Watch, Amnesty International, Bruxelles, Washington : tous se taisent. Pourtant les preuves s’accumulent, les témoignages existent, les chiffres parlent. Ce silence n’est pas neutre ; il est complice. Refuser de dénoncer la répression et le pillage, c’est accepter que les Congolais continuent de mourir pour que quelques-uns s’enrichissent.


Luisha, symbole d’une génération sacrifiée

Luisha ne doit pas être oublié. Le visage de ce jeune ouvrier assassiné incarne une génération sacrifiée, un Katanga martyrisé, un Congo livré à une famille prédatrice. Le nom de Tshisekedi, autrefois associé à la lutte pour la démocratie, est devenu synonyme de cupidité, de spoliation et de répression. La gouvernance de Félix Tshisekedi n’est pas seulement une faillite politique : elle est une tragédie humaine qui, du Katanga à Goma, de Kilwa à Makala, a déjà fait des milliers de victimes.

Le sang de Luisha appelle justice. Et le Congo, humilié mais pas résigné, se lèvera un jour pour demander des comptes.


 
 
 
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