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Visite à Kolwezi ou la prochaine bravade de Félix Tshisekedi

  • Photo du rédacteur: mutambak96
    mutambak96
  • il y a 12 minutes
  • 5 min de lecture

Dans quelques jours, Félix Tshisekedi posera ses valises à Kolwezi, capitale du Lualaba, joyau du Katanga où le cuivre et le cobalt, poumons de l’économie mondiale, laissent la République démocratique du Congo exsangue, pillée par une prédation sans vergogne. Cette visite n’est pas une tournée de courtoisie : c’est une bravade dans une poudrière, un défi lancé à une région qui suffoque sous le joug de l’humiliation. Pendant que Joseph Kabila tisse sa toile dans la capitale de l'AFC/M23, et que Moïse Katumbi, exilé, porte l’espoir d’un Katanga libéré, Tshisekedi joue avec le feu.


Kolwezi : Le butin d’une mafia dynastique

Kolwezi n’est pas une ville, c’est un symbole. Un coffre-fort forcé où s’engouffrent les vautours d’un régime qui a élevé le pillage au rang d’art. Les milliards du cuivre et du cobalt, convoités par les puissances du globe, s’évaporent dans les circuits opaques d’une clique kasaïenne.

La famille Tshisekedi, tel un cartel de narcos colombiens, a verrouillé le magot.

Marthe, la reine douairière, tire les ficelles dans l’ombre. Jacques sécurise, Christian et Thierry prospèrent. À leurs côtés, Fifi Masuka, gouverneure docile, orchestre le siphonnage des richesses, flanquée d’opérateurs chinois et indiens qui dépècent la province avec la bénédiction de Kinshasa. Des sites comme Kisanfu (PE2606, 2607, 12715, 591), sous la coupe de Kally et Bobo Tshisekedi, ou Menda (Boss M), fief de Christian Tshisekedi, sont des emblèmes de cette razzia. Les coopératives COMIBAKAT et COMPEA, aux mains du clan, drainent les ressources via des dépôts comme ceux de Soleil Djong et des unités de traitement chinoises (TCC, CRR, LUILU RSS).

Selon l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et la société civile katangaise, cette prédation aurait coûté entre 15 et 20 milliards de dollars à l’État entre 2017 et 2025, une hémorragie alimentée par des contrats opaques et des détournements orchestrés par le clan Tshisekedi. Pendant ce temps, les Katangais, privés d’eau, d’électricité et de routes, croupissent dans la misère. "Pendant que nous agonisons, la dynastie Tshisekedi bâtit des palaces en Belgique et planque son argent dans des comptes à Dubaï et aux émirats", s'étrangle de rage un assistant de l'UNILU. Cette « kasaïanisation » brutale, qui écarte les élites katangaises, n’est pas une simple offense : c’est une déclaration de guerre à une province où la révolte est une seconde peau.


Une forteresse paranoïaque : Kolwezi sous occupation

Pour fouler le sol de Kolwezi, Tshisekedi ne prend aucun risque : la ville est mise sous cloche. Les officiers katangais, soupçonnés de déloyauté, sont relégués aux oubliettes, remplacés par des fidèles kasaïens, triés sur le volet dans le fief clanique de Kabeya Kamwanga. Le général Kapend, commandant la région militaire de Lubumbashi, a reçu l’ordre de convoyer les troupes via les bus de Ngokas, propriété de Ngoy Kasanji, un affidé du régime, plutôt que ceux de Mulycap, entreprise katangaise, pour dissimuler le manifeste des voyageurs. "Quand un président camoufle ses propres soldats, il ne gouverne pas, il conspire", affirme un agent de l'ANR originaire du Katanga. Trois bus ont ainsi acheminé la garde présidentielle depuis Lubumbashi, comme une armée d’occupation. Les FARDC, rongées par la corruption, troquent leurs fusils pour l’orpaillage. Plus inquiétant, d’anciens soldats de Kabila, reconvertis en creuseurs, rôdent, leurs réflexes militaires intacts. Ces "oubliés", fondus dans la foule, sont des braises prêtes à s’enflammer. Kolwezi n’est pas sécurisée : elle est assiégée.


Une chasse aux sorcières : Le Katanga bâillonné

La tribalisation du pouvoir atteint des abîmes de cynisme. À la prison militaire de Ndolo, des dizaines d’officiers katangais croupissent, souvent sans procès, certains condamnés à mort. Parmi eux, des généraux comme Kiseba André, Mugabo Hassan, Shekasikila Mwendapeke, Kipongo Bora, Avula, Ehonza André, Mujinga Liberté, Tshibangu Kalala, Muteba Jean et Kabongo Ilunga, figures emblématiques de la province, payent le prix de leur origine katangaise. Leur seul crime ? Être nés dans la province de Kabila, loin du cercle fermé des Kasaïens de Kabeya Kamwanga, seuls dignes de la confiance de Tshisekedi. Même les figures kasaïennes hors du clan, comme François Beya, du Kasaï Occidental, Delly Sesanga ou Claudel Lubaya, originaires de Kananga, ont été écartées sans ménagement ou ont rejoint l'opposition après avoir flirté avec le pouvoir en 2018. Un professeur d'université affirme non sans un sens de la formule que "Tshisekedi ne préside pas une nation, il trône sur un clan". Cette purge ethnique, qui brise les élites katangaises et kasaïennes dissidentes, attise une colère sourde, prête à tout emporter.


Les cicatrices du Katanga : Une mémoire indomptable

Kolwezi porte les stigmates d’une histoire rebelle. Les gendarmes katangais de Moïse Tshombe, héros de la sécession des années 60, ont défié Kinshasa avant d’être brisés en Angola. Leurs enfants et petits-enfants, nombreux à vivre à Kolwezi, adossés à la frontière angolaise, perpétuent une mémoire de résistance. Leur présence silencieuse, mais pesante, est une épée de Damoclès pour Tshisekedi, qui redoute à tout moment des incidents. Ces héritiers, liés à des réseaux transfrontaliers angolais, n’attendent qu’un chef militaire pour rallumer la flamme d’une contestation générale contre le pouvoir kasaïen qui pille leur province. L’humiliation de 1978, lorsque des parachutistes étrangers ont "libéré" Kolwezi, a gravé dans les esprits une méfiance viscérale envers tout pouvoir perçu comme étranger. "Déployer des centaines d'éléments de sa province natale dans une ville hostiile pour se "sécuriser", c’est tout simplement jeter de l’essence sur des braises", affirme un membre du parti Ensemble de Moïse Katumbi qui poursuit : "Un président qui militarise une province ne l’apaise pas, il la défie".


Un Katanga spolié, mais prêt à rugir

Le Katanga est devenu un colosse décapité. Tshisekedi a traqué ses leaders avec une obsession vengeresse. Joseph Kabila, sénateur à vie, a vu son immunité levée, ses propriétés perquisitionnées, ses proches emprisonnés, son parti dissout. Moïse Katumbi, suspecté de construire une piste d'aviation dans son village à Mulonde, a été accusé à tort de collusion avec la rébellion, ses résidences fouillées, ses entreprises étouffées. Contraints à l’exil, ces deux icônes incarnent la résistance d’un Katanga martyr. Les rares Katangais collaborant avec le régime, comme Fifi Masuka ou Christian Kyabula, sont vus comme des traîtres, vendus aux Kasaïens. Pis, la mainmise du clan Tshisekedi sur les carrés miniers exacerbe la fureur populaire. À Kamilombe (PE11599) et Mutoshi (2604), Christian Tshisekedi et la famille règnent via des coopératives comme CMDS et COMIAKOL, livrant les sites à des opérateurs chinois (30 à Kamilombe, 13 à Mutoshi). Pendant ce temps, les Katangais survivent sans eau, sans électricité, sans routes, abandonnés à leur sort. Tshisekedi n’a pas dompté le Katanga, il l’a pillé et outragé. Cette colère générale, qui gronde dans les cœurs, est une bombe à retardement. Pourtant, le vide politique est une illusion. Une alliance entre Katumbi et Kabila, si elle se noue, pourrait fédérer les rancœurs et faire vaciller Kinshasa. Les murmures de l’Alliance des Forces du Congo (AFC) et les rêves d’un Katanga libéré ne sont pas des chimères : ce sont des avertissements. Spolier le Katanga, c’est réveiller un volcan.


Tshisekedi sur une corde raide : Un test de légitimité

Cette visite est un pari à haut risque. Tshisekedi ne vient pas gouverner, il vient jauger sa légitimité dans une région qui le rejette. L’accueil – huées ou silence glacial – dira tout de la fragilité de son pouvoir. Au-delà, c’est l’unité du Congo qui se joue. Une révolte katangaise pourrait enflammer d’autres provinces, fracturant un pays déjà miné par la tribalisation. Les réseaux transfrontaliers, gorgés d’armes et de minerais, et la porosité de la frontière angolaise donnent à cette crise une portée mondiale. Le cobalt de Kolwezi n’est pas une richesse, c’est un baril de poudre géopolitique.

Félix Tshisekedi marche sur des charbons ardents. À Kolwezi, il ne s’agit pas de parader, mais de désamorcer une insurrection qui couve. La prédation dynastique, l’arrogance kasaïenne et l’occupation militaire font de cette visite un détonateur. Une autre voie est possible : un dialogue qui rendrait au Katanga sa dignité. Mais cela exigerait de rompre avec la logique clanique qui étouffe le Congo. En attendant, Kolwezi retient son souffle, et le Katanga veille, prêt à bondir. Car ici, la terre ne tremble pas : elle explose.


 
 
 

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