Le monde politique belge est en émoi. La condamnation à la peine de mort prononcée le 13 septembre dernier à l'encontre de Jean-Jacques Wondo, un expert militaire belge, diplômé de l'Ecole Royale Militaire et post-gradué de l'Université Libre de Bruxelles, a dessillé les yeux des responsables belges. Les dérives autoritaires de Félix Tshisekedi et les récits hallucinants des violations répétées des droits de l'homme ne laissent plus indifférents. La condamnation de Wondo semble être la goutte qui a fait déborder le vase, le point de rupture après une série de mesures contestées, d'autant que le prononcé de la justice semble avoir été dicté par le sommet de l'Etat congolais.
Dans les couloirs des affaires étrangères belges, d'aucuns affirment que la peine capitale infligée à JJ Wondo serait une mesure de rétorsion du couple présidentiel congolais qui serait en froid avec la Belgique en raison de plusieurs enquêtes fiscales engagées contre la famille Tshisekedi par le SPF Finances. Même quand on est Chef d'Etat, on ne se refait pas. Quand on a grandi aux côtés de la petite délinquance congolaise établie à Bruxelles, on en garde toujours quelque chose. Jean-Jacques Wondo ne serait en réalité qu'une monnaie d'échanges.
"Des personnalités influentes orchestrent cette affaire", explique un conseiller du Conseil National de Sécurité. Le désaccord semble résider dans le fait que Félix et Denise Tshisekedi sous-estimeraient la gravité de la situation et la résilience de l'adversité. Lorsque le Service Public Fédéral des Finances déploie ses enquêteurs sur la piste des fraudeurs, il est difficile d'arrêter la machine. Ce dossier ne relève plus de la politique, mais s'inscrit désormais dans le domaine de l'administration et de la justice. Un expert belge souligne que "bien que des obstacles existent, les enquêtes se poursuivent. L'administration fiscale reste imperméable aux pressions politiques."
La Belgique ne peut plus se taire
Sur le plan diplomatique, la Belgique a réagi tardivement à la condamnation de JJ Wondo, selon un observateur attentif. Ce n'est qu'après la parution d'un éditorial dans la presse belge que le ministère des Affaires étrangères a finalement agi. Le 18 septembre, Hadja Lahbib, ministre sortante des Affaires étrangères belge, a convoqué l'ambassadeur de la République démocratique du Congo à Bruxelles pour exprimer les préoccupations de la Belgique concernant un procès jugé comme une mascarade. Préalablement, la ministre belge avait contacté sa collègue congolaise au téléphone pour lui faire part des inquiétudes de son gouvernement.
Le 24 septembre, lors de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York, le Premier Ministre sortant, Alexander De Croo, a rencontré le Président Tshisekedi pour lui signifier la désapprobation de la Belgique quant à la condamnation à mort de Jean-Jacques Wondo. La rencontre entre Félix Tshisekedi, qui a l'habitude de s'adresser au Premier Ministre De Croo en tant que "cher cousin", a été quelque peu tendue. L'Union européenne partage également l'opposition à la peine de mort, la considérant comme un recul inacceptable de l'État de droit.
Dans les jours à venir, le Palais Royal devrait accueillir le Président congolais en visite privée en Belgique. En raison de problèmes de santé, Félix Tshisekedi est contraint de se rendre à Bruxelles pour y recevoir des soins appropriés. Le roi belge pourrait profiter de cette occasion pour demander au Président de reconsidérer sa position concernant la condamnation à mort, survenue alors que des accusations de torture et de sévices sexuels commis en détention à l'encontre des prisonniers du régime circulent à Kinshasa.
Petit arrangement entre amis
En Belgique, Félix et Denise Tshisekedi ont pris leur quartier dans une somptueuse résidence louée à grands frais à l'homme d'affaires de nationalité italienne Robert Levy, le fondateur de la Trust Merchant Bank, TMB. Une enquête menée par deux journalistes du grand quotidien belge Le Soir, Arthur Sente et Xavier Counasse, révèle que le couple présidentiel congolais s'acquitte d'un loyer de 20.000 euros par mois. La propriété de 7.465 m2 nichée dans une des plus prestigieuses avenues de la Région Bruxelloise appartient à la société Interimmeuble qui a contracté le 24 novembre 2021 un emprunt de 6,25 millions d'euros à la... TMB pour l'acquisition de cette propriété. A ce jour, selon les enquêteurs du Soir, Denise Nyakeru se garde d'évoquer tout contact entre le couple présidentiel et Robert Levy. A ce sujet, la suspicion légitime de collusion entre le couple Tshisekedi et le banquier italien étant tellement évidente que le service de communication de la présidence congolaise s’est senti obligé de monter au créneau.
La suite de l'enquête ouvrira les yeux aux enquêteurs belge. Les journalistes révèlent que "les époux Tshisekedi n'ont jamais été réputés pour avoir constitué une fortune personnelle (...) au point que la question de l'origine du loyer s'est posée, pour le propriétaire, au moment de la conclusion du bail". Et de reprendre la réponse de l'avocat-conseil de Robert Levi, Me Bontinck qui les a assurés avoir usé d'une "prudence de sioux" et affirme, la main sur le coeur, que "pour éviter les critiques, j'ai demandé avec quoi on allait payer le loyer, et c'est le gouvernement congolais qui m'a transmis des fiches de rémunération pour les deux membres du couple. Elle sont confidentielles".
Me Claude Bontinck a confirmé que les époux Tshisekedi ont eu l'idée de devenir propriétaire de la prestigieuse villa. Ils ont posé quelques exigences relatives à leur confort sur place. "Le 18 octobre 2022, la commune d'Uccle a ainsi octroyé un permis d'urbanisme à Interimmeuble pour la construction d'un local de garde de 16m2 attenant à la villa; mais aussi pour la destruction d'un étang artificiel creusé sans permis sur la propriété avant leur arrivé, en vue de reconvertir cet espace en piscine extérieure de 15 mètres sur 4".
L'enrichissement fulgurant de la famille Tshisekedi suscite de vives interrogations parmi les observateurs. Le train de vie extravagant de Félix Tshisekedi en Belgique semble en totale inadéquation avec le salaire déclaré par le ministre des Finances de l'époque, Nicolas Kazadi, qui évalue la rémunération du chef de l'État à seulement 17.000 USD. Interrogé sur le montant de son salaire lors d'une émission populaire, Tshisekedi a eu la malheureuse audace d'admettre qu’il ne le connaissait même pas.
La loi est la loi, même pour les Tshisekedi
Le fisc belge, d’ailleurs, ne montre aucune clémence à l'égard des Tshisekedi, spécialement lorsque l'on se rappelle que certains membres de leur fratrie, qui autrefois vivaient des allocations du Centre Public d'Aides Sociales, CPAS, ont vu une explosion de leur patrimoine immobilier depuis l’accession de Félix à la présidence. En consultant le registre national, il est frappant de constater que la plupart des frères, sœurs et enfants Tshisekedi possèdent la nationalité belge et résident, pour certains, dans des foyers qui coïncident avec leurs obligations fiscales. Un phénomène troublant qui soulève de sérieuses questions sur l'origine de ces richesses et sur la transparence des dirigeants congolais. Comme tout contribuable, le citoyen belge attache une grande importance à l'équité fiscale et refuse catégoriquement toute forme de privilège ou d'immunité, quelle que soit leur nature.
Selon certaines indiscrétions, les services du SPF Finances auraient ouvert près d'une vingtaine de dossiers à l'encontre de la famille "royale" congolaise. Le "dossier Tshisekedi" intéresse également la Cellule de Traitement des Informations Financières, CTIF, qui s'intéresse au blanchiment de capitaux même si les activités qui sont à l'origine des biens à blanchir sont exercées sur le territoire d'un autre État membre ou sur celui d'un pays tiers... Sous la présidence de Philippe de Koster, la CTIF est une autorité administrative belge indépendante dotée de la personnalité juridique composée d’experts judiciaires et financiers et d’un officier supérieur de la Police fédérale (voir rubrique composition de la Cellule). Ces "Elliot Ness" belges sont chargés d'analyser les transactions financières suspectes de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme qui lui sont transmises par les institutions et les personnes visées par la loi.
Impunité zéro
"L'entourage du Chef de l'Etat congolais est suspecté d'avoir détourné des dizaines de millions de dollars. Une grande partie de cet argent a été placé dans l'achat de biens immobiliers par des sociétés tiers et des prête-noms", affirme un professeur de droit fiscal d'une haute école de commerce qui poursuit "Il y a fort à parier que dans un proche avenir, certains dignitaires congolais ainsi que leurs complices belges soient poursuivis pour détournements de fonds publics, corruption et blanchiment d'abus de biens sociaux". A ce jour, en Belgique, les instructions envoyées par l'administration aux banquiers et aux avocats sont précises. Les sociétés tiers et les activités de couverture du blanchiment des capitaux sont interdites. Ceux qui enfreignent la loi seront sévèrement sanctionnés. Impunité Zéro !
La coopération entre les services européens a tardé à se mettre en place mais commence à donner des résultats. La France qui a ouvert le bal des tirs contre les dictateurs-voleurs dispose d'une sérieuse expérience en matière de traque des criminels économiques. Depuis 2007, plusieurs membres des familles présidentielles du Gabon, de Guinée Equatoriale et du Congo-Brazzaville ont fait l'objet d'action en justice suite aux plaintes déposées par les associations Sherpa et Survie, ainsi que la Fédération des Congolais de la diaspora auprès du procureur de la République de Paris pour des faits de recel de détournements de fonds publics mettant en cause plusieurs Chefs d'Etat africains et des membres de leur famille. Récemment à New York, l'appartement de la fille du président congolais, Claudia Sassou a fait l'objet d'une saisie. Il y a donc fort parier que la famille Tshisekedi n'échappera pas au sort des Théodoro Obiang Nguema, Isabel Dos Santos, Christel Sassou, Julienne Sassous Nguesso et son mari Guy Johnson,... La liste s'allonge d'année en année.
Les enquêteurs belges suivent à la trace les hommes d'affaires belges en relation avec la famille Tshisekedi. Et particulièrement Philip Heilmann. Les liens de cet homme d'affaires belge avec Isabelle Kibassa a donné lieu à un des plus importants mouvements de fonds illégaux entre la RDCongo et plusieurs paradis fiscaux. Le produit de la taxe RAM aurait généré plusieurs dizaines de millions de dollars dont un pourcentage a fait l'objet de transferts en direction de la société 5C Energy qui a changé de nom. D'après les premières investigations, plusieurs centaines de millions de dollars en provenance de l'ARPTC ont transité sur des comptes de diverses sociétés offshores basées à l'Ile Maurice, à Dubaï, aux Emirats, et même au Cap Vert soupconnées d'alimenter le train de vie de la famille présidentielle congolaise et de ses proches. Parmi lesquelles on retrouve des personnalité de tous ordres parmi lesquelles Nicolas Kazadi, l'ancien grand argentier congolais, Jean-Claude Kabongo, l'ancien conseiller spécial en matière d'investissements, et le sénateur Dany Banza. Cet entourage est soupçonné d'avoir détourné des millions de dollars. Selon les premières indiscrétions qui alimentent la rumeur, la cellule de lutte contre blanchiment du ministère des finances français s'intéresserait à des mouvements financiers entre des banques congolaises et des sociétés étrangères.
Dans la diaspora congolaise, plusieurs associations sont également sur le pied de guerre. L'ouverture d'une enquête préliminaire par les autorités belges a réveillé les Congolais qui semblaient endormis. La condamnation à mort de Jean-Jacques Wondo et de ses 36 compagnons d'infortune vient d'ouvrir une porte qui semblait verrouillée, celle de l'indulgence accordée aux dirigeants congolais installés aujourd'hui dans les faubourgs les plus huppés de la capitale belge. Confrontées à une opinions publique de plus en plus sensible aux frasques des despotes africains qui laissent leur peuple croupir dans la misère, les autorités belges ne pourront plus longtemps fermer les yeux sur la richesse colossale des Tshisekedi.
Vous aviez eu toutes les possibilités de dire clairement que Tshisekedi n'a pas gagné les élections,les prélats catholiques de la RD Congo,plus serieux que la ceni de Kabila de l'époque et cie,ont été clairs sur les résultats finaux. Au lieu de maintenir la pression,au besoin lui donner des sanctions économiques,vous avez ouvert vos portes à l'usurpateur Tshisekedi. Savourez votre naïveté maintenant.
Les autorités belges doivent se préoccuper de la justice belge et non congolaise au point de vouloir remettre en cause une décision de justice.
Aucune autorité congolaise, malgré certains abus commis sur les congolais et poursuivis ou condamnés en Belgique, n’ose jeter l’anathème sur la justice belge.
Le train de vie de notre chef d’état est la préoccupation des congolais et non des belges.
Commencez par un repenti actif des crimes commis par votre Roi, Léopold II sur des milliers de congolais - le contentieux belgo -congolais sur les actifs congolais après l’indépendance est une question pendante qui mérite solution, et non la diversion sur la fortune de notre Président.
Bâtonnier Jacques SHESHA
Jean Jacques Wondo a eu la chance d’être arrêté judiciairement. Dans le métier qu’il a choisi, la trahison se paie par l’élimination physique. Tshisekedi lui a sauvé la vie. Et Jean Jacques Wondo le sait. Que la Belgique arrête son cirque : les prisons belges regorgent des dizaines des prisonniers congolais pour qui le Gouvernement Congolais ne remet en cause le verdict des tribunaux belges. Laissons la presse belge s’amuser avec ses supputations. Rien arrivera au couple Tshisekedi, fiscalement belge parlant !