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  • Photo du rédacteurmutambak96

La fable de l’écureuil G.R. Lukama et de la grenouille D. Banza


Le contrôle de la Gécamines apparaît comme un instrument essentiel du pouvoir et du contrôle du Grand Katanga. Dans la guerre des clans qui sévit au sein de la famille katangaise ralliée à sa cause de Félix Tshisekedi, l’ancien fleuron du secteur minier congolais est le théâtre d’une bataille aux couteaux entre Guylain Nyembo et Dany Banza. Entre le directeur de cabinet et l’ambassadeur itinérant rien ne va plus. Reste à savoir comment Guy Robert Lukama, le nouveau CEO de la Gécamines arrivera à tirer son épingle du jeu au milieu de cette guerre des gladiateurs.

Depuis quelques semaines, l’ambassadeur Dany Banza, à qui le Chef de l’Etat congolais, a confié la responsabilité de gérer ses intérêts politiques et financiers dans le grand Katanga, ne décolère pas contre le nouveau patron de la Gécamines. Dans un accès de colère, l’ambassadeur itinérant n’a pas manqué de fustiger le nouveau patron de la Gécamines en comparant sa tête à celle d’un écureuil. Rien de moins ! Prompts à la réaction, les cadres de la Gécamines n’ont pas manqué d’affubler Dany Banza le visage de la grenouille. « Regardez cet homme imbu de lui-même. Voyez sa tête. Il ressemble à une vilaine grenouille ». Ambiance !


Cette évocation du petit bestiaire de Félix Tshisekedi prêterait à sourire si derrière ces amabilités ne se cachait une lutte violente pour le contrôle du Katanga. Et tout le monde sait qu’on ne peut asseoir son autorité sur la plus riche des provinces de la RDCongo sans contrôler la Gécamines. L’ancien fleuron de l’industrie minière congolaise constitue le promontoire à partir duquel on contrôle toute l’économie du Grand Katanga. Bien qu’en 2022, la production de la Gécamines ne dépassait pas 4.500 tonnes de cuivre, l’entreprise veut retrouver sa vocation initiale et reprendre son métier avec une nouvelle usine d’une capacité de 100.000 tonnes de cuivre. Pour cela, il faut au nouveau CEO du temps, des appuis politiques et de l’instinct pour échapper aux pièges politiques.


Dans le viseur de Banza

Après une très courte traversée du désert au cours de laquelle il fut relégué au rang d’obscur conseiller, Dany Banza signe son grand retour sur la scène politique orchestrée par Félix Tshisekedi par une opération systématique de règlement de comptes avec tous ceux qui lui ont manqué de fidélité. Au premier rang desquels, le gouverneur Jacques Kyabula. Les gouverneurs du Haut Katanga et du Lualaba sont tous deux sous la lunette de tirs de l’ambassadeur itinérant.

A Lubumbashi, les affaires se corsent pour les fidèles du gouverneur Jacques Kyabula. « En créant un parti politique, le gouverneur Kyabula a simplement voulu faire allégeance à l’UDPS et au Directeur de Cabinet Guylain Nyembo. Maintenant, Dany Banza veut nous régler des comptes en intimidant tous ceux qui veulent nous rejoindre. Il veut la tête du gouverneur », confesse un membre du cabinet du gouverneur. Pour arriver à ses fins, D. Banza ne manque pas de recourir à la fibre ethnique en recourant aux jeunes de l’UNAFEC orphelins depuis la disparition de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, la sentinelle du Katanga. En jouant les Balubakats contre les Hemba, l’ethnie de Guylain Nyembo, Dany Banza recourt aux méthodes qui ont jadis embraser le Katanga.


Le Premier ministre mis en cause

Parmi les cibles du tout puissant ambassadeur itinérant se trouve en seconde position Guy Robert Lukama, le très respecté nouveau président de la Gécamines. La réputation a précédé cet originaire du Sud Kivu qui connaît toutes les arcanes de la finances et du secteur minier. Ne revendiquant aucun engagement politique, ni l’UDPS de Tshisekedi, ni PPRD de Kabila, ni Ensemble de Katumbi, le CEO Lukama a décidé de nettoyer les écuries d’augias au sein de la Gécamines. Et c’est là où le bât blesse. Le tandem Dany Banza – Sama Lukonde a laissé des casseroles dont le tintamarre réveillerait les cadavres abandonnés dans les placards de l’entreprise. Les rapports de l’Inspection Générale des Finances fustigent la gestion d’Albert Yuma, de son adjoint et de Sama Lukonde.


Disposant d’un réseau aux connexions puissantes dans le monde de la finance et des mines, Guy Robert Lukama ne manque pas de cartes pour affronter Dany Banza. Le CEO a le soutien du directeur de cabinet Guylain Nyembo, du conseiller privé Kao Mandungu et d’André Wameso, le directeur de cabinet adjoint chargé des questions économiques du Chef de l’Etat. Un véritable bouclier anti-atomique ! Les trois hommes sont déterminés à en découdre avec l’ambitieux ambassadeur itinérant.

« En mai 2022, l’IGF a dénoncé 580 millions USD envolés dans la nature. Dany Banza et Sama Lukonde doivent rendre compte de ce qu’ils ont fait avec Albert Yuma », affirme un conseiller à la présidence qui affirme que Guy Robert Lukama a carte blanche pour arrêter l’hémorragie, remettre de l’ordre et débusquer tous les lézards. Sur près de 2 milliards de revenus de partenariat, la Gécamines n’a investi que 57 millions USD dans son outil de production. Entre 2019 et 2020, on suspecte Dany Banza d’avoir participé activement à l’évasion d’importantes sommes d’argent issu de la gestion calamiteuses de ces partenariats.

Finalement, pour revenir à la notion des références animalières, si bien que n’étant pas pacifique, l’écureuil a tendance à attendrir tout le monde, il se dit dans les cercles du pouvoir proche du directeur de cabinet Guylain Nyembo que Dany Banza ressemble quant à lui de plus en plus à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

De ce combat fratricide, retenons la fable de Lafontaine qui dit de la grenouille qu’elle s’enfla si bien qu’elle creva et que « le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages »

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