Félix Tshisekedi, le Roi Soleil congolais et la grande désarticulation de l’armée
- mutambak96
- il y a 3 jours
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Analyse – Congoquonaime.com
Par Rt Lt-Col. Kasongo

Lors de sa rencontre avec la diaspora congolaise installée en Égypte, Félix Tshisekedi a déclaré qu’il était « prêt à se sacrifier pour aller combattre au front » afin de défendre le Congo.
Une sortie de plus, entre fanfaronnade et déconnexion, alors que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) traversent la pire crise structurelle de leur histoire.
Cette déclaration a provoqué, dans les milieux militaires comme diplomatiques, une colère teintée d’ironie. Car le président parle de sacrifice, mais c’est lui qui, depuis le Palais de la Nation, a méthodiquement désarticulé l’armée.
Une armée vidée de sa substance
Il n’y a plus d’armée congolaise. Ce qui subsiste n’est qu’une coquille institutionnelle, une force sans colonne vertébrale.
L’état-major général n’a plus de rôle réel. Les ordres viennent désormais directement du Palais de la Nation, transformé en quartier général parallèle.
La Garde républicaine, jadis limitée à une autonomie administrative, dispose aujourd’hui d’une autonomie opérationnelle complète : une armée dans l’armée, entièrement dévouée au chef de l’État.
La décapitation des cadres et la neutralisation des officiers compétents ont rendu l’ensemble du dispositif militaire inopérant.
Le Palais, nouveau ministère de la Défense
La logistique militaire - approvisionnement, armement, dépenses stratégiques - n’est plus gérée par l’état-major ni par le ministère de la Défense.
Tout se décide à la présidence de la République.
Les circuits administratifs ont été court-circuités : c’est le bureau présidentiel, via la maison militaire puis, depuis sa décapitation, via des conseillers civils, qui décide des achats d’armes, des dotations et des opérations.
Ainsi, des civils sans formation militaire se retrouvent à gérer des questions stratégiques qui engagent la sécurité nationale.
Un désordre institutionnel aux conséquences dramatiques sur le terrain.
Le renseignement et l’opérationnel aux mains du Roi Soleil
Le renseignement militaire a subi le même sort.
La maison militaire s’est arrogé les prérogatives de la DEMIAP.
Les interrogatoires et auditions se tiennent désormais au Palais de la Nation au lieu de Kintambo.
Quant à la conduite des opérations, elle relève directement de la présidence : c’est de là que partent les ordres de mouvement, les déploiements d’unités, et même les frappes de drones.
Jamais, depuis l’indépendance, la présidence n’avait autant concentré de pouvoir militaire — et jamais elle ne l’avait exercé avec une telle impréparation.
Une armée paralysée et une guerre perdue d’avance
Résultat : une armée amputée de son autonomie, de ses moyens et de sa capacité d’action.
Une armée incapable non seulement de défendre le pays, mais même de se défendre elle-même.
En vidant les FARDC de leur substance, Tshisekedi les a rendues incapables d’affronter un ennemi jadis asymétrique devenu paritaire, voire supérieur.
Sur le terrain, l’armée loyaliste subit, faute de coordination, de logistique et de commandement cohérent. « On n’a pas besoin qu’il vienne mourir avec nous, mais qu’il nous laisse au moins les moyens de nous battre », lâche un officier des FARDC, amer.
Le Roi règne, l’armée s’effondre
Et pendant que le pays brûle, le Roi Soleil congolais parade.
Il promet d’aller au front, mais depuis la moquette du Palais de la Nation.
Ses déclarations résonnent comme une insulte aux soldats tombés pour une patrie qu’il a désarmée.
Car on ne dirige pas une armée par la communication, encore moins par la peur.
Il faut en finir avec cette illusion.
Dans ces conditions, les FARDC ne peuvent plus gagner la guerre.
Elles ne le peuvent pas, parce qu’elles ne sont plus une armée républicaine.
Elles ne sont plus qu’un instrument politique au service d’un homme qui joue au général pendant que la nation s’effondre.
Le roi règne, le royaume brûle.
Et les soldats, eux, n’ont plus d’armes pour éteindre l’incendie.




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