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De Louis XIV à Félix Tshisekedi : récits du déclin des pouvoirs absolus

Photo du rédacteur: mutambak96mutambak96

Analyse du Dr. Tharcisse Kabongo

Félix T descendant illégitime de Louis XIV

Cet article, en tant que produit de la réflexion universitaire, soulève des questions cruciales sur le pouvoir, la légitimité et le rôle des institutions dans la société contemporaine. Il examine le règne de Louis XIV, surnommé le Roi Soleil, qui incarne l'apogée de l'absolutisme en France, mais dont les dernières années sont marquées par le déclin et la désillusion. Ces traits résonnent avec les caractéristiques de nombreux régimes dictatoriaux contemporains, notamment celui de Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo (RDC).


Un parallélisme frappant


Les excès et décisions controversées qui ont marqué la fin du règne du Roi Soleil trouvent des échos inquiétants dans le régime actuel de Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo. Les parallèles entre ces deux dirigeants sont frappants :

Tous deux affichent des tendances autoritaires. La France de Louis XIV a connu des troubles sociaux exacerbés par une gestion désastreuse des finances publiques.

En RD Congo, en dépit d'une légitimité compromise par des élections entachées de fraudes, Félix Tshisekedi cherche à modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième mandat et mène une répression accrue contre ses dissidents, rappelant la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV.

De plus, il se trouve confronté à un effritement croissant du soutien populaire du fait de ses promesses non tenues causées par la corruption, les détournements massifs des deniers publics, l'absence de respect des règles basiques de bonne gouvernance, l'inaction ou tout simplement l'incompétence. La désillusion provoquée par l'aggravation des conditions de vie de la population confrontée à la faim, la misère, le chômage, les violences urbaines, est exacerbée par les défaites militaires contre la rébellion de l'Est et l'incapacité à récupérer les territoires occupés par le M23, malgré des engagements financiers importants pour l'effort de guerre.

L'histoire de la révolution de 1789, en réponse aux abus du pouvoir absolutiste, montre que le mécontentement face à l'autoritarisme peut s'intensifier avec le temps, questionnant ainsi la légitimité des dirigeants en RDC.

Ces analogies illustrent comment l'érosion du soutien populaire, alimentée par des promesses non tenues et des échecs militaires, peut mener à des conséquences tragiques, tant dans le passé que dans le présent.


Les traits du déclin et de la désillusion


« La fin fut tellement longue qu’elle en fit oublier le début », a écrit Louis de Rouvroy, Duc de Saint Simon, sur la fin du règne de Louis XIV. Bien entendu, n’en déplaise à ses compatriotes originaires du Kasaï, Félix Tshisekedi, ancien allocataire du CPAS de Bruxelles, faussaire et receleur à ses heures, n’a rien du plus grand souverain de l’histoire de France, mais la fin du Roi Soleil interroge sur le déclin de toute forme de pouvoir absolu dans lequel le maître actuel du Congo a versé.


À la fin du règne de Louis XIV, plusieurs excès et décisions controversées ont marqué cette période, contribuant à une image de déclin et de désillusion. Voici quelques-uns des plus significatifs :


1. La Débauche des deux Cours


La vie à la cour de Versailles au XVIIe siècle était un véritable festival d'excès, où le luxe et la débauche régnaient en maîtres. Les nobles, désireux de maintenir leur statut social, dépensaient des sommes considérables en vêtements somptueux, en fêtes grandioses et en divertissements outranciers, entraînant ainsi des dettes colossales et un mode de vie flamboyant. Cet environnement opulent masquait cependant les problèmes sous-jacents d'une société profondément inégale, où les excès des privilégiés se faisaient au détriment des classes populaires, exacerbant les tensions sociales.

Aujourd'hui, en République Démocratique du Congo, les dynamiques de pouvoir à la cour de Félix Tshisekedi rappellent, par certains aspects, ce faste d'antan. Denise, la Première Dame, Gisèle, la favorite, ainsi que d'autres courtisanes et maîtresses, exercent une influence notable sur les relations de pouvoir au sein d'un environnement qui semble souvent dominé par les intrigues féminines. Dans le premier cercle du pouvoir, la pornographie et l'impudicité du conseiller privé et des collaboratrices du Cabinet deviennent des sujets de curiosité et de moquerie dans l'espace public.

Versailles ou Versakin ?

Ce phénomène s'expose sans aucune censure de la part du chef de l'État, qui tolère implicitement cette image altérée et dégradante du pouvoir, circulant librement sur les réseaux sociaux. Cette situation non seulement éclaire les relations de pouvoir au sein de l'entourage présidentiel, mais elle révèle aussi une vulnérabilité qui nuit à l'image de l'État et à la crédibilité du leadership. En somme, cette mise en scène d'un pouvoir floué par des excès et des débauches souligne les dangers d'un gouvernement où l'apparence et le statut l'emportent sur la responsabilité et l'intégrité.


2. La Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) et conflit M23/AFC


Cette guerre a épuisé les ressources militaires et financières de la France. Bien que Louis XIV ait réussi à maintenir un certain prestige militaire, les coûts humains et financiers de cette guerre ont eu des répercussions sévères sur le pays.

En RDCongo, la guerre à l’Est est un business florissant pour Félix Tshisekedi, ses conseillers acheteurs d’armes comme Kahumbu Mandungu, ses ministres de la Défense, Jean-Pierre Bemba hier et Guy Kabombo aujourd’hui, et ses officiers supérieurs. Au front, les soldats sont abandonnés sans ration, sans paquetage, sans chaussures, sans munitions, sans médicaments, sans rien. Par contre, les contrats des mercenaires occidentaux affichent des sommes astronomiques payées aux affreux qui paradent dans les hôtels du Kivu. L’ancien argentier affirme avoir payé une mensualité de 200 millions USD pour les frais de la guerre. En cinq années, des milliards se sont évaporés sans qu’il y ait eu la moindre victoire sur le terrain. Pas un pouce des terres conquises par l’AFC/M23 n’a jamais été récupérés par l’armée congolaise et ses innombrables supplétifs.


3. Les Décrets de Révocation de l'Édit de Nantes (1685) et changement de Constitution


La révocation a entraîné un exode massif des protestants huguenots, qui fuyaient la France pour des pays plus tolérants. Cet acte a non seulement affaibli le tissu économique en raison de l'émigration de personnes qualifiées, mais il a également créé des tensions sociales internes.

En RDCongo, le changement de la Constitution marque la rupture avec la majorité des Congolais qui assimilent ce projet à la communauté Luba kasaienne qui veut assurer à Félix Tshisekedi non pas un troisième mandat, mais le premier d’une Présidence à vie. Sur fond de crise sociale, la modification de la Loi Fondamentale rencontre une opposition qui, au fil du temps, transforme le conflit régionalisé à l'Est du pays en guerre civile.


4. Surcharge Fiscale, Pauvreté de masse et détournements des derniers publics

L'aide soignante qui se rêve Pompadour.

Le règne de Louis XIV a été marqué par une intensification de la pression fiscale sur le Tiers État, souvent au détriment de la noblesse et du clergé. Cette montée des impôts a aggravé la pauvreté, entraînant des troubles sociaux et des désordres à travers le pays.

En République démocratique du Congo, la taxe sur le Registre des Appareils Mobiles (RAM) a permis à des individus tels qu'Isabelle Kibassa, la belle-sœur du Chef de l'État, et Christian Katende de l'ARPTC, ainsi que leurs complices belges, de siphonner illégalement des centaines de millions de dollars aux dépens des utilisateurs de téléphones cellulaires. Pendant ce temps, les rares entreprises encore opérationnelles se sont retrouvées écrasées par une fiscalité exorbitante, condamnant de nombreuses structures à la fermeture.

Sur le plan de la gouvernance, la situation est tout aussi préoccupante. Un budget irréaliste et non crédible, des dépassements constants, ainsi que la persistance des fléaux de la corruption et des détournements de fonds, marquent la gestion catastrophique de Félix Tshisekedi, selon l'Observatoire de la Dette Publique (ODEP). Les marchés de gré à gré, une budgétisation incomplète et des dépenses irrationnelles ne font que renforcer ce constat alarmant, tout comme l'absence prolongée d'un plan de développement cohérent.

En conséquence, le niveau de pauvreté a crû de manière alarmante, passant de 70 % à près de 80 %, plaçant ainsi la population congolaise parmi les dix nations les plus pauvres du monde.


5. Centralisation et Autoritarisme


Vers la fin de son règne, Louis XIV s'est éloigné des conseils de ses ministres et a exercé un pouvoir de plus en plus personnel et autocratique. Cette centralisation a laissé peu de place aux gouverneurs locaux et a souvent entraîné des abus de pouvoir.

En RDCongo, Félix Tshisekedi a laissé le pouvoir à sa famille à la tête de laquelle une division des tâches s’est opérée. A la mère Marthe Tshisekedi le racket des mandataires publics, à Denise Tshisekedi, les opérations de surfacturation des marchés avec les opérateurs chinois, libanais, indiens et belges, à Christian Tshisekedi, les rétro-commission, les détournements des fonds publics sur des marchés non exécutés, à tous les membres de la fratrie - Roger, Thierry et consorts - le pillage systématique du Katanga par l’exploitation des carrés miniers avec des associés chinois et indiens en complicité avec les gouverneurs Fifi Masuku, Jacques Kyabula, Dany Banza, Sama Lukonde et les leaders Katangais corrompus.


6. Projets de Grandeur Inachevés


Des projets grandioses, comme la construction de nouveaux palais ou la continuelle embauche d'architectes et d'artistes, ont été lancés, mais souvent sans être réalisés en raison des difficultés financières et des critiques croissantes.

En RDCongo, les projets inachevés, les premières pierres d’édifice invisibles, les routes introuvables et les immeubles inachevés ont fait la fortune du clan Tshisekedi, du ministre des Finances Nicolas Kazadi et de leurs associés turcs, indiens et libanais. De Milvest à Harish en passant par Abed Achour, Robert Levi et Malta Forrest, toutes les grands représentants des grandes communautés étrangères - turque, indienne, libanaise, juive, belge - ont obtenu leur part du gâteau.

Du Palais Présidentiel du Mont Ngaliema à 200 millions, à la Cité Financière à 500 millions en passant par l’arena à 130 millions, les exemples foisonnent de projets pharaoniques. Les pyramides du Kasaï, au tronçon routier du projet Tshilejelu, à la cité des jeux de la francophonie, tout est prétexte à des projets inachevés pour lequel les fonds publics sont dilapidés. Le Programme des Développement des Territoires a vu un taux d’éxécution de moins de 30% pour des décaissements de fonds de plus de 90%. Sur ce programme, plus de 900 millions de USD destinés à la réhabilitation des routes ont totalement disparu.


7. Affaiblissement des Alliances


Les conflits persistants et les changements de politique extérieure ont conduit à une isolation progressive de la France, nuisant à sa position en Europe.

Au cours de son premier mandat, Félix Tshisekedi a établi une alliance avec le Président Kagame. Cependant, mêlant ses émotions personnelles aux intérêts de l'État, le président congolais a rompu cette alliance pour faire du dirigeant rwandais son ennemi personnel, entraînant la République démocratique du Congo dans une posture belliqueuse contre le Rwanda.

Après avoir rejoint la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), qui inclut le Rwanda, l'Ouganda et le Kenya, Tshisekedi a progressivement perdu confiance dans cette région, cherchant à se rapprocher de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) pour regagner l'appui sud-africain, négociant ainsi une protection en échange de l'accès du Président Cyril Ramaphosa aux ressources minières du Kivu.

Sur le plan international, en dépit du soutien sans condition de l'ancienne métropole belge, Félix Tshisekedi a adopté une politique d’alliances à géométrie variable, jonglant entre les États-Unis, la Chine, la Russie et l'Europe, ce qui a suscité confusion et ambiguïté quant à ses intentions dans les grandes capitales. Attiré par les pétro-dollars, il a finalement trouvé refuge auprès des Émirats et du Qatar.


8. Culte de la Personnalité


La fin du règne de Louis XIV s'est caractérisée par un culte de la personnalité poussé à l'extrême, le présentant presque comme une divinité. Cette glorification excessive n’a fait qu’aliéner une partie de ses sujets et exacerber les tensions au sein de la cour. Ces dérives, parmi d'autres, ont considérablement terni l'image de son règne et ont jeté les bases des crises ultérieures, ouvrant la voie à la Révolution française du XVIIIe siècle.

En République démocratique du Congo, le règne de Félix Tshisekedi a également pris un tournant sombre lorsqu'il a été baptisé "Roi Soleil" par la communauté des Lubas du Kasaï. Porté par le soutien inconditionnel du peuple Luba et par une fortune colossale acquise en quelques années sur le dos des Congolais, Tshisekedi s'est entouré d'une cour aux talents remarquables pour encenser son image. En siphonnant les ressources du pays pour financer ses extravagances, le Chef de l'État congolais se livre à des promesses intenables tout en affichant un train de vie indécent, ignorant la pauvreté qui submerge sa population.

Possesseur de plusieurs avions qu'il traite comme des jouets personnels, il parcourt le monde selon l’humeur du jour, flanqué de conseillers corrompus et de mercenaires qui font office de garde rapprochée en donnant une image caricaturale du Roi du Congo. Comme une manière pour lui de revendiquer le droit de vie ou de mort sur ses compatriotes, F. Tshisekedi a levé le moratoire sur la peine de mort. Il n’hésite plus à condamner à mort ses opposants ou à les forcer à l'exil, transformant la RDCongo en une propriété personnelle dont il détient les clés.


Des leçons à tirer pour l'après-Tshisekedi


L'analyse comparative du déclin de Louis XIV et de la situation actuelle en République démocratique du Congo met en lumière des dynamiques similaires au sein des régimes autoritaires. Les errements dans la gouvernance, la gestion économique déficiente et le manque de soutien populaire apparaissent comme des signes avant-coureurs d’un déclin inéluctable, illustrant à quel point l'histoire peut se répéter lorsque les leçons du passé ne sont pas prises en compte.

À l'aube d'une nouvelle ère, il est essentiel que les dirigeants congolais qui succéderont à Félix Tshisekedi soient attentifs à ces enseignements historiques. Ils doivent impérativement éviter les pièges du pouvoir absolu, qui incluent non seulement un culte de la personnalité à la fois dangereux et déstabilisant, mais aussi l'aliénation de la population au profit d'intérêts personnels. La gouvernance doit s'orienter vers une plus grande transparence et inclusivité, alors qu'un dialogue constructif avec tous les acteurs de la société civile est nécessaire pour restaurer la confiance et encourager une implication citoyenne active.

De plus, il est crucial que ces futurs dirigeants reconnaissent l'importance d'une gestion économique responsable, mettant l'accent sur le développement durable et l'amélioration des conditions de vie de la population. En investissant dans l'éducation, la santé et les infrastructures, ils peuvent non seulement renforcer les fondations de leur régime, mais aussi jeter les bases d'une prospérité collective.

En somme, pour assurer la pérennité de leurs régimes, les dirigeants congolais devront adopter un modèle de gouvernance qui privilégie l'intérêt général, fondé sur des institutions solides et un véritable état de droit. Ce faisant, ils auront une chance de transcender l'héritage des pouvoirs absolus pour bâtir une nation unie et résiliente face aux défis futurs.

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