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Dany Banza, l’exilé monégasque qui menace l’édifice Tshisekedi

  • Photo du rédacteur: mutambak96
    mutambak96
  • 23 sept.
  • 3 min de lecture
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En République Démocratique du Congo, les alliances naissent et s’effondrent au gré des intérêts miniers et des ambitions politiques. Dany Banza en est l’incarnation. Ancien ambassadeur itinérant, sénateur katangais et financier discret, il fut longtemps le confident incontournable de Félix Tshisekedi. Aujourd’hui, retranché entre Monaco et Mougins, il observe, à distance, la fragilité croissante du régime et menace de faire vaciller un président hanté par ce coffre-fort vivant.


Le financier de l'ombre

Quand Tshisekedi accède au pouvoir, il est un novice dans le labyrinthe du Katanga, où les deals miniers dictent les règles. Dany Banza lui ouvre les portes, tisse des alliances et lui offre une légitimité régionale essentielle pour gouverner. Sa loyauté est récompensée : il propulse Sama Lukonde, son bras droit, à la Primature après la rupture avec Joseph Kabila, puis à la présidence du Sénat. Pendant un temps, Banza est la clé du Katanga, l’homme de toutes les confidences.

Au-delà de la politique, Banza excelle dans l’ombre. Sa fortune explose, lui permettant d’acquérir un petit porteur. Il transporte des valises de cash entre le Katanga et Kinshasa à bord de son avion privé. Il sécurise les fonds de la famille présidentielle dans les coffres monégasques et les circuits opaques des paradis fiscaux. Dany Banza va jouer le rôle de missi dominici dans plusieurs deals miniers, notamment avec les Kazakhs de ERG. Au fil des deals, Dany Banza empoche des millions de USD. En quelques années, il devient l’homme qui sait tout : les réseaux de blanchiment, les fortunes cachées, les complicités locales et internationales. Selon un connaisseur du secteur minier, la fortune de Dany Banza tournerait aujourd'hui autour de 250 millions USD de patrimoine.


Fracture constitutionnelle et exil doré

Tout bascule sur une question stratégique. Lorsque Tshisekedi envisage de réviser la Constitution pour prolonger son pouvoir, Banza, marqué par son passé au G7 – ce groupe qui s’opposa à Kabila pour les mêmes raisons –, tente de le dissuader. « Ne fais pas cette erreur », murmure-t-il. Le conseil est perçu comme une trahison. La disgrâce est brutale.

Conscient du danger, Banza s’exile en France, entre Monaco et la Côte d’Azur. On le croise dans des hôtels de luxe, au volant de voitures de collection. Mais derrière cette façade dorée se cache un homme traqué. Tshisekedi, rancunier, jure qu’il ne pardonnera jamais. La présidence s’acharne à démanteler ce qui reste du « réseau Banza ».


Kamerhe, première victime

La chute de Vital Kamerhe, forcé de quitter la présidence de l’Assemblée nationale, illustre cette purge implacable. Pressions, dollars distribués et chantage judiciaire – notamment autour d’un prétendu détournement de 100 millions de dollars de fonds pétroliers – ont eu raison de sa résistance. Ce départ sécurise Tshisekedi : plus rien ne s’oppose à la révision constitutionnelle. Mais un obstacle demeure : le Sénat.


La seconde trahison qui fait mal

La rupture définitive entre Tshisekedi et Banza s’est jouée à l’été 2025. Un accord semblait scellé : en échange d’un retour d’exil et d’une allégeance publique à Lubumbashi, Banza devait réintégrer le Sénat et reprendre sa place dans l’Union Sacrée. Mais au dernier moment, il se rétracte, infligeant à Tshisekedi une humiliation cinglante. Cette volte-face déclenche une offensive sans merci. Le président veut désormais faire tomber Sama Lukonde, fidèle de Banza, pour briser définitivement son influence.

Pour Lukonde, la fin est proche. Une motion parlementaire menace son poste. Tshisekedi mise sur Mukamba, doyen d’âge de 95 ans, entouré de notables kasaïens, pour prendre les rênes du Sénat, même temporairement. Ce choix est stratégique : il neutralise le réseau katangais de Banza et envoie un signal communautaire clair.


Un compte à rebours engagé

Depuis son exil, Banza riposte. Il laisse entendre qu’il pourrait « parler ». Deals miniers, valises de cash, comptes monégasques, sociétés-écrans : il détient des secrets explosifs. À un diplomate occidental, il confie que « rien n’arrêtera Tshisekedi dans sa course au pouvoir » et qu’il est prêt à tout révéler. Si Banza passe à table, l’onde de choc pourrait ébranler le régime tout entier.

Dans cette guerre de l’ombre, chaque mouvement compte. En écartant Kamerhe et en ciblant le Sénat, Tshisekedi verrouille son système. Mais en s’acharnant contre Banza, il joue avec le feu. Transformer un confident en ennemi pourrait se retourner contre lui. Comme le résume un leader du Lualaba, province dirigée par la gouverneure Fifi Masuka : « Dany Banza, c’est la mémoire des deals du Katanga. S’il parle, c’est tout l’édifice Tshisekedi qui risque de s’écrouler. »



 
 
 

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