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Félix Tshisekedi ou la peur des ombres

  • Photo du rédacteur: mutambak96
    mutambak96
  • il y a 7 jours
  • 5 min de lecture
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Le pouvoir de Kinshasa n’a plus de bornes, ni de honte. Depuis qu’il a goûté à la toute-puissance, il n’entend plus partager ni le pouvoir, ni la vérité, ni le Congo.

Ce régime, qui prétend incarner la démocratie, s’est mué en une machine d’exclusion, d’intimidation et de destruction méthodique de toute voix discordante.

Aujourd’hui, après avoir brisé la liberté, il s’attaque à la mémoire. Et, comme toujours dans l’histoire des dictatures, la peur devient le seul langage du pouvoir.


Kabila, le bouc émissaire parfait

La condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila par une juridiction militaire inféodée au régime Tshisekedi n’est pas un acte de justice - c’est une mise en scène.

Un procès de papier, instruit dans l’ombre, sans preuves, sans débats, sans contradictoire.

La justice du régime, celle qui se dit indépendante, a simplement exécuté un ordre politique : effacer Kabila du paysage, le transformer en ennemi intérieur, en chef imaginaire d’une rébellion, pour mieux diaboliser l’opposition et justifier la dérive autoritaire du pouvoir.

En l’accusant d’être le cerveau de l’AFC/M23, Tshisekedi tente de solder ses échecs sécuritaires dans l’Est, de détourner l’attention d’une armée démoralisée, d’un État désarticulé et d’une économie pillée par ses proches.

Mais dans cette tragédie nationale, l’acharnement du pouvoir en dit plus long sur sa peur que sur la culpabilité supposée de ses cibles. A Kinshasa, un observateu de la vie politique affirme que « Quand un régime en vient à accuser ses prédécesseurs de tous ses maux, c’est qu’il a déjà cessé de gouverner».


Katumbi, l’autre cible

Après Kabila, c’est Moïse Katumbi que la machine du régime cherche à broyer.

Exilé, harcelé, calomnié, il paie le prix d’une seule faute : celle d’avoir incarné l’alternative, celle d’avoir cru à la démocratie.

Le pouvoir l’accuse d’avoir réhabilité une piste d’aviation à Mulonde, dans le Haut-Katanga, qu’il soupçonne - sans l’ombre d’une preuve - de pouvoir servir à la rébellion. En réalité, c’est une opération de disqualification politique : l’empêcher de concourir, le salir avant l’échéance électorale.

Le 6 octobre dernier, deux avions de chasse ont survolé à basse altitude sa résidence de Kashobwe. Un message clair, brutal : “Nous savons où tu vis. Nous pouvons frapper quand nous voulons.” Ce n’était pas un excès local, mais un geste d’État. Une démonstration de force d’un pouvoir aux abois, obsédé par un homme absent et un peuple encore debout.

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Le complot intérieur

Les informations venues de Lubumbashi confirment un scénario sinistre : un complot ourdi au cœur du Haut-Katanga, orchestré par le gouverneur intérimaire - un “jeune frère” du parti Ensemble pour la République, retourné par le régime.

Comme au temps du mobutisme, la méthode est éprouvée : propager une rumeur, corrompre des élus, fabriquer des preuves, dresser un procès de trahison.

Un informateur anonyme parle d’un plan concerté : provoquer un procès-spectacle contre Katumbi pour l’accuser de collusion avec la rébellion et justifier une condamnation politique avant les élections. L’objectif est clair : neutraliser l’opposition réelle et terroriser les forces qui lui restent fidèles.

Pour un cadre du Comité Directeur de Ensemble, « On ne condamne pas Katumbi pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il représente : la liberté de choix, l’espérance d’un Congo debout ».


La peur comme doctrine

Le climat d’intimidation qui règne aujourd’hui rappelle les heures sombres du G7, lorsque Charles Mwando, Pierre Lumbi, José Endundo et Olivier Kamitatu avaient osé briser le silence, rappelant à Joseph Kabila les limites fixées par la Constitution.

Un acte rare, presque sacrilège, dans un pays où s’opposer à un chef de l’État issu de sa propre majorité relève du défi, voire du courage politique absolu.

Dix ans plus tard, l’histoire se répète - mais cette fois en farce. Ceux qui, hier, défendaient la Constitution sont de nouveau pourchassés, non plus par l’ancien régime qu’ils avaient affronté, mais par celui qui prétendait la sauver. En novembre 2024, Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont uni leurs voix contre tout projet de révision constitutionnelle prévu en 2025. La riposte du pouvoir fut immédiate : harcèlement judiciaire, manipulations militaires, menaces diplomatiques.

Félix Tshisekedi n’a pas seulement trahi l’idéal démocratique - il l’a inversé.

Il gouverne dans la peur, par la peur et pour la peur. Sous son règne, la République démocratique du Congo n’est plus qu’un théâtre d’ombres : une armée sans victoire, une justice sans indépendance, un Parlement sans voix, une Église sous surveillance, une presse bâillonnée, un peuple affamé. Le pouvoir s’enfonce dans une paranoïa d’État où tout contradicteur devient traître, et toute critique, un complot.

En mars 2025, à Bruxelles, l’Institut Royal Egmont - think tank de référence en matière de relations internationales et de politique africaine - publie une analyse sans concession sur le régime Tshisekedi. Erik Kennes, chercheur principal du programme Afrique, y décrit une présidence en « impasse », minée par la corruption endémique, une gouvernance erratique, la gestion désastreuse de la guerre à l’Est, le communautarisme étroit fondé sur le favoritisme kasaïen, et la perte accélérée de légitimité internationale.

Selon lui, le maintien au pouvoir de Tshisekedi repose sur un soutien extérieur fragile et une répression intérieure brutale et systématique - les deux piliers typiques des régimes autocratiques en fin de cycle.

Six mois plus tard, les faits lui donnent raison. La position de l’Institut Egmont, affilié au ministère belge des Affaires étrangères, semble désormais partagée par les autorités politiques du Royaume de Belgique. La récente déclaration du ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, dénonçant le refus obstiné de Félix Tshisekedi de s’engager dans un dialogue national, ainsi que la condamnation à mort de Joseph Kabila, marquent un tournant : la Belgique, jadis indulgente, prend désormais ses distances avec un pouvoir qu’elle juge à la dérive.

Félix Tshisekedi, en cherchant à régner sans partage, s’est isolé jusqu’à l’étouffement.

Il a transformé la présidence en citadelle, la politique en chasse à l’homme, et la République en propriété privée. La peur, devenue instrument de gouvernance, s’est retournée contre son auteur.


L’avertissement de l’Histoire

Mais l’Histoire a ses ironies. Aucun pouvoir n’est éternel, surtout lorsqu’il repose sur le mensonge et la peur.

Les dictatures africaines finissent toujours par s’effondrer sous le poids de leurs propres excès. Celles qui résistent un temps ne laissent derrière elles que des ruines : morales, économiques, humaines. Félix Tshisekedi n’échappera pas à cette loi. Son nom restera associé à une époque d’arbitraire et d’arrogance.

Et ceux qui, aujourd’hui, participent à la mise à mort de la démocratie congolaise devront un jour répondre non devant un tribunal militaire, mais devant le tribunal de l’Histoire - celui qui ne pardonne ni la lâcheté ni la trahison.

L'opinion publique congolaise paraît de plus en plus hostile à Félix Tshisekedi. Un étudiant de dernière année de droit de l'UPC résume la situation : "Le Congo mérite mieux. Il mérite des dirigeants qui n’aient pas peur de la vérité, ni de leurs adversaires, ni de leur propre peuple. Il mérite un État de droit, pas un État de peur".

Et si la peur change aujourd’hui de camp, c’est que, malgré tout, le Congo respire encore.


 
 
 

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