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  • Photo du rédacteurmutambak96

Un Judas Katangais derrière la répression brutale des pro-Mulunda à Lubumbashi


Mardi 18 janvier 11 heures, Lubumbashi est sous le choc. 55 blessés dont 14 graves, 10 interpellations dont 3 journalistes, députés nationaux et provinciaux molestés, le bilan des répressions policières est lourd. La manifestation organisée en faveur de la libération du Pasteur Ngoy Mulunda a été brutalement dispersée par la police. Les vidéos circulent dans les réseaux sociaux. On y voit les fumées des gaz lacrymogène. On y entend les tirs de sommation. La photo d’un député ensanglanté circule sur la toile. L’opinion est frappée par la sauvagerie des éléments déployés pour réprimer une manifestation pacifique.

L’annulation de l’autorisation


La veille des évènements, les autorités provinciales se sont distinguées dans un véritable imbroglio politico-juridique. L’autorisation initiale de la manifestation donnée par la Ville a été annulée dans la nuit. Rien ne pouvait laisser supposer ce revirement. Jean-Claude Muyambo se fend d’un tweet dans lequel il affirme que « M. le Maire de la ville de Lubumbashi a autorisé la marche pacifique du Pasteur Mulunda, curieusement nuitamment il annule sa décision et met ainsi la vie de la population ainsi que des députés en danger ! Il doit démissionner ».

En réalité, dans la nuit, le gouverneur du Haut Katanga Jacques Kyabula, affectueusement appelé par ses partisans Wa Ndani (traduction : le pur nôtre) a reçu un appel téléphonique de Kinshasa et s’est fait recadrer sans ménagement par un proche collaborateur du Chef de l’Etat. La scène a été vécue par les proches de Jacques Kyabula.

Les menaces de Kinshasa


«Je viens de parler au Président. Il n’est pas question d’autoriser cette manifestation. Le Chef n’est pas du tout content. C’est une provocation. Tu dois arrêter cela tout de suite », déclare sans prendre aucun gant l’interlocuteur du gouverneur. Celui-ci a laissé le téléphone à main libre. L’entourage écoute les injonctions de Kinshasa. Le conseiller de Félix Tshisekedi se montre vindicatif. « On doit montrer au Chef de l’Etat qu’on a la maîtrise de la situation. Si tu te laisses déborder, tu y laisseras ta tête. Ne dis pas qu’on ne t’a pas prévenu», conclut l’interlocuteur en raccrochant.


Wa Ndani saisit tout de suite la nature de l’enjeu. C’est son avenir qui se joue. Peu importe le prix à payer, il faut montrer à Félix Tshisekedi que le Katanga est sous contrôle. Immédiatement, Jacques Kyabula enjoint le maire de Lubumbashi d’interdire la manifestation. Il appelle le colonel Ilunga Katwamba Norbert qui assure l’intérim du commandant provincial de la Police Nationale Congolaise du Haut Katanga pour que toutes les dispositions soient prises. Pas question de laisser les gens se rassembler. Il donne carte blanche au colonel pour faire régner l’ordre à Lubumbashi. Les ordres de J. Kyabula seront exécutés à la lettre.

Dany Banza, le Judas Katangais

Sitôt les dispositions prises, dans sa résidence, le gouverneur du Katanga se détend et lâche une indiscrétion à son entourage. « Dany Banza me fera avoir des problèmes », dit-il « Il ne se rend pas compte de la situation dans laquelle il me met ». J. Kyabula devine qu’il va seul porter le chapeau. Les ordres donnés par l’Ambassadeur itinérant ne sont pas négociables. Depuis son accession au pouvoir, Félix Tshisekedi a donné carte blanche à Dany Banza pour contrôler le grand Katanga et y gérer ses intérêts. La montée de la contestation qu’on observe à Lubumbashi doit être endiguée sans ménagement. Dany Banza joue lui aussi sa tête d’autant que ses adversaires attendent le faux pas fatal. Ce sont les Katangais qui vont faire les frais des ambitions de leur frère.



Le lendemain, la répression violente exercée par la police a laissé des traces auprès des Lushois. Non seulement dans leurs chairs meurtries mais également et surtout dans leurs esprits et dans leurs cœurs. C’est bien un Katangais, qui se dit un fils du pays, qui a donné l’ordre qu’on frappe d’autres Katangais. L’humiliation est d’autant plus fortement ressentie que c’est un des leurs qui se cache derrière le Président Félix Tshisekedi pour régler ses comptes avec tous ceux qui s’opposent à lui et prouver sa force politique présumée dans le grand Katanga.


Pour ceux qui défendent l’identité katangaise, les masques sont tombés. Il ne fallait pas chercher loin le pourfendeur du Katanga. Désormais l’ambassadeur Banza porte le visage de Judas Iscariote. Et les plus virulents des détracteurs se rappellent que finalement le sang maternel reste souvent le plus fort…

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