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  • Photo du rédacteurmutambak96

Libération de Vital Kamerhe : Félix Tshisekedi entre le marteau et l'enclume




Lors de son procès en appel, Vital Kamerhe en a pris pour 13 ans de prison. Aujourd'hui, cette condamnation conduit l'ancien directeur de cabinet du Chef de l'Etat à sortir de son silence et à adopter une nouvelle stratégie qui consiste à éclabousser tous ceux qui ont bénéficié des fonds détournés sur le programme des 100 jours. Tout le gratin qui gravite autour du Président de la République est touché. En tout premier lieu son entourage familial, notamment son épouse, originaire de Bukavu, comme Vital Kamerhe, et son frère Christian Tshisekedi. Face à la menace, Félix Tshisekedi est déterminé à agir pour empêcher l'hémorragie. Promesse a donc été faite par l'entourage du Chef de l'Etat au plus célèbre prisonnier de Makala que le 30 juin prochain, le président Tshisekedi allait exercer son droit de grâce pour libérer Vital Kamerhe.


"Si le 30 juin prochain Félix Tshisekedi ne fait pas sortir Vital Kamerhe de prison, alors nous allons éventrer le boa !", affirme un haut cadre de l'UNC qui s'impatiente de voir son président retenu derrière les barreaux. Pourtant, les assurances avaient été données par le clan présidentiel que tout serait fait pour permettre à l'ancien directeur de cabinet du Chef de l'Etat de sortir de prison et prendre son avion pour suivre un traitement médical en France.

En réaction a cette nouvelle condamnation, le nouveau Secrétaire Général de l'UNC, Billy Kambale, a appelé à une évaluation de l'alliance CACH tout en suspendant entre temps toute participation de l'UNC aux activités de CACH et de l'Union sacrée. Le 15 juin dernier, pour calmer le jeu, l'ancien Vice-Premier Ministre du Budget Jean Baudouin Mbayo Mambeke qui fut le bras droit du Président de l'UNC s'est fendu d'un tweet apaisant. "J'invite les membres de l'UNC au calme et à la réflexion pour des décisions globales et fédératrices. L'USN dont je demeure membre est le seul cadre où nous continuerons à parler du dossier du PN. "Hier 20, aujourd'hui 13, pourquoi pas acquittement demain ?", écrit-il pour tenter de ramener les partisans de Vital Kamerhe au calme.


C'est précisément cet acquittement que tous les partisans de Vital Kamerhe attendent. Et quand JB Mbayo évoque demain, pour les amis de Vital Kamerhe, ce n'est pas une vue de l'esprit et encore moins une formule de style. Dans l'esprit de tous les cadres de l'UNC, demain, c'est le 30 juin, date du 61ème anniversaire de l'accession de la RDCongo à la souveraineté. La promesse de la libération a bel et bien été faite par le Président Tshisekedi qui s'est engagé à exercer son droit de grâce à l'endroit de son ancien allié et collaborateur pour le 30 juin prochain. Au terme des dispositions de l'article 87 de la Constitution, "Le Président de la République exerce le droit de grâce. Il peut remettre, commuer ou réduire les peines". Et Félix Tshisekedi est d'autant plus déterminé à user pleinement de cette prérogative que les esprits s'échauffent au sein de l'UNC. Pour témoigner de son engagement vis-à-vis de Vital Kamerhe et de sa famille, le Chef de l'Etat congolais a décidé de rester à Goma. C'est à partir de la capitale du Nord Kivu, que Félix Tshisekedi compte libérer Vital Kamerhe avec l'espoir d'empocher un dividende politique et un regain de popularité auprès d'une population devenue hostile.





Toutefois la plus grande méfiance règne au sein des rangs de l'UNC où les plus ardents partisans de Kamerhe se disent habitués aux mensonges de Félix Tshisekedi. Et les cadres du l'UNC sont déterminés à ne plus s'en laisser compter. Dans une vidéo devenue virale, un proche de Vital Kamerhe, Joseph Papy Okota, ancien coordonnateur de recrutement et de l'implantation nationale de l'UNC, tout juste sorti de prison où il était incarcéré à la demande de Christian Tshisekedi pour outrage au Chef de l'Etat, s'en prend à nouveau ouvertement à Félix Tshisekedi et à sa famille. "Vital a parlé de 9 personnes qui étaient superviseurs du programme des 100 jours. Il a parlé de la coordination du programme qui est dirigée par Nicolas Kazadi (devenu entretemps ministre des Finances), ancien ambassadeur itinérant du Chef de l'Etat qui doit être représenté. Au moment opportun, nous allons mettre tous les documents à votre disposition. Mais je voudrais informer la maman qui m'écoute. Elle me suit très bien. Jammal a pris le risque de la citer. Sur 57 millions de dollars US, tu avais remis à Jammal 48 millions USD. Ces 9 millions manquants, sont partis où ? Maman, on ne fait pas la politique comme cela. Des 57 millions que tu as pris à la banque, tu as donné à Jammal 48 millions. On demande qu'on réouvre le problème des sauts de mouton. Celui qui a eu le marché, c'est Christian Tshisekedi. Il connaît très bien le dossier. Il a été convoqué deux fois par le parquet et on l'a fait sortir. Il n'avait même pas des arguments. Et le dossier des 15 millions de dollars US, on ne va pas non plus le laisser tomber. Vital a été trop vilipendé sur ce point. Alors, on est confronté à un scénario de personnes qui n'étaient pas préparées pour le pouvoir. (...) Du dossier des sauts de moutons de 272 millions, on ne laissera rien passer. Bilomba c'est le dossier des 100 jours. Eteni, c'est celui des médicaments. Les sauts de mouton, c'est Christian. Même le dossier des maisons, c'est cette maman-là avec les 9 millions qui ont disparu. On a pris Vital qui est la victime désignée. En tant que Directeur de Cabinet, il agissait pour compte du Chef de l'Etat et tout ce qu'il engageait c'était au nom du Chef de l'Etat (...)".





Les proches de Vital Kamerhe n'ont aucune confiance dans la parole du Président de la République. C'est donc en véritable service commandé que Joseph Papy Okota a commencé à éventrer le boa. Si Vital Kamerhe a gardé silence, il semble bien que sa condamnation en appel à 13 ans de prison conduise l'ancien directeur de cabinet du Chef de l'Etat à adopter une nouvelle stratégie qui consiste à éclabousser tous ceux qui ont bénéficié des fonds détournés sur le programme des 100 jours. Tout le gratin qui gravite autour du Président de la République est touché. En tout premier lieu son entourage familial, notamment son épouse, originaire de Bukavu, comme Vital Kamerhe et son frère Christian Tshisekedi.

Là où le bât blesse, c'est l'image désastreuse de la libération de Vital Kamerhe auprès de l'opinion de la grande majorité des Congolais et des partenaires au développement. "Si le président libère Kamerhe après la condamnation qu'il vient d'écoper, c'est qu'il a lui aussi quelque chose à se reprocher !", affirme un combattant de la 10ème rue. Tout le monde a compris que face au chantage de l'UNC et de son président, le Chef de l'Etat, qui a fait du combat contre la corruption et le détournement des deniers publics son cheval de bataille, se retrouve en difficulté. Dans le contexte du scandale créé par le don présidentiel de 500 véhicules de luxe aux députés pour prix de leur adhésion à l'Union Sacrée, les menaces de l'UNC viennent au pire moment pour le Chef de l'Etat qui entame le 30 juin prochain la seconde partie de son mandat.


A la veille des fêtes de l'indépendance, Félix Tshisekedi va-t-il ou non respecter sa promesse de libérer Vital Kamerhe. Rien n'est moins sûr. Sous pression, le Chef de l'Etat congolais est désormais entre le marteau et l'enclume. Libérer Kamerhe équivaut à perdre toute crédibilité aux yeux des Congolais et des partenaires, et garder son ancien directeur de cabinet en prison conduit à un déballage dont le Chef de l'Etat et sa famille sortiront affaiblis. Dans un cas ou l'autre, Félix Tshisekedi joue perdant-perdant ! Bien mauvaise entame pour la bataille de 2023 engagée de manière précoce par l'UDPS...

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