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  • Photo du rédacteurmutambak96

Affaire Salomon Kalonda : fiasco de la diplomatie congolaise


Une brochette de diplomates triés sur le volet se sont retrouvés la semaine dernière au ministère des Affaires Etrangères à l’invitation du Vice-Premier Ministre Christophe Lutundula Apala Pen'Apala. Rien de précis à l’ordre du jour de cette convocation adressée aux chancelleries jugées favorables au Président Félix Tshisekedi.

« Quand nous nous sommes retrouvés, nous nous sommes étonnés de voir que le Vice-Premier Ministre Lutundula était accompagné par Peter Kazadi, son collègue chargé de l’Intérieur et de la Sécurité. Au départ, nous avions cru que nous allions discuter des questions habituelles de développement et de coopération », dit un des diplomates présents à la réunion. «A notre grande surprise, on nous a présenté un powerpoint sur l’enquête menée contre Salomon Kalonda, le conseiller de Moïse Katumbi», poursuit le chargé d’affaires de la représentation d’un des Etats membres du Conseil de Sécurité .


Peter Kazadi ne convainc pas

Dans l’assistance, les diplomates ont eu du mal à cacher le malaise en regardant sur l’écran défiler les slides énonçant les éléments à charge du jeune leader du Maniema. Ils ont le sentiment d’avoir été piégés par les deux Vice-Premier Ministres qui s’emploient à leur exposer leur interprétation. Par politesse, les diplomates ont fait bonne figure en demeurant silencieux. En langage diplomatique, ce silence équivalait à un désaveu. La réunion a tourné au fiasco tant les « preuves » de l’implication de Salomon Kalonda paraissaient totalement inconsistantes.


En réalité, après enquête, il apparaît que la présentation a été préparée au Ministère de l’Intérieur et de la sécurité. Un membre du cabinet du Vice-Premier Ministre a révélé que pour préparer le dossier Peter Kazadi a recruté des collaborateurs de Kalev Mutond, l’ancien administrateur général de l’ANR. Sanctionné par l’Union européenne, poursuivi par la justice congolaise, Kalev Mutond bénéficie actuellement de la clémence des autorités congolaises qui cherchent à utiliser toutes les informations dont dispose l’ancienne équipe contre Moïse Katumbi.


Le retour des recettes du passé « Les collaborateurs de Kalev nous ont montré comment ils avaient préparé le même type de dossier à l’époque du dossier des faux mercenaires », affirme-t-on au ministère de l’Intérieur. Mais là aussi, les esprits sont offusqués de voir l’emprise de plus en plus grande des faucons de l’ancien régime sur le Vice-Premier Ministre. Parmi les collaborateurs, bien que le silence soit de mise, plusieurs ne cachent plus leur inquiétude devant la détermination obsessionelle de Peter Kazadi à mettre en cause l’ancien gouverneur du Katanga dans une tentative imaginaire de tentative de coup d’Etat fomenté par le Rwanda.

Depuis janvier 2019, le régime congolais a changé de visage mais pas de méthode. Plusieurs membres de services de sécurité des chancelleries accréditées à Kinshasa en ont désormais acquis la certitude. Les officines travaillent à écarter définitivement Moïse Katumbi de la course à la présidentielle.

A la sortie de leur « séance de travail » organisée par Christophe Lutundula et Peter Kazadi, l’inquiétude des diplomates était perceptible. Tous ont désormais conscience que Félix Tshisekedi ne résiste pas à la tentation de se libérer de toutes les contingences des règles démocratiques. Désormais, la séparation des pouvoirs et les libertés fondamentales sont rangées au placard. A toute évidence, pour tous les observateurs, l’arrestation de Salomon Kalonda est bel et bien le point de bascule du régime qui veut à tout prix éviter la sanction des urnes en écartant tous les adversaires qui se posent sur la route de Félix Tshisekedi qui est déterminé à gagner un second mandat.

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