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  • Photo du rédacteurmutambak96

La montée en puissance de la mafia et du crime organisé au Katanga


Miguel Katemb Kashal

Chaque jour la mafia prend racine en RDCongo. Des activités portuaires du Kongo Central à l’exploitation des carrés miniers au Katanga en passant par les trafics d’or dans l’Ituri, les tenants du pouvoir ont imposé des méthodes de gestion qui battent en brèche le discours du Président Tshisekedi sur la lutte contre la corruption ou l’amélioration du climat des affaires.


A l’image de la Camorra à Naples qui se partage avec la Cosa nostra sicilienne et la ‘Ndrangheta calabraise le contrôle de l’Italie, en RDCongo, la voyoucratie a pris le pas sur l’Etat de droit. Usant des méthodes du grand banditisme, la mafia kinoise dirigée par une poignée de collaborateurs de Félix Tshisekedi – pour la plupart fichés par Interpol et les polices belges et françaises - vient de prendre le contrôle du Katanga. Le racket, le chantage, le trafic d’influence et le vol en bande organisée en complicité avec les autorités provinciales des entités du Lualaba et du Haut Katanga font partie des méthodes utilisées pour accumuler des montants colossaux logés dans des paradis fiscaux ou dans des achats immobiliers opérés à Kinshasa et dans plusieurs capitales européennes. Le XVIème arrondissement de Paris et la périphérie huppée de Bruxelles voient débarquer des nouveaux propriétaires congolais tous étroitement liés au régime de Félix Tshisekedi.

Le nouveau champion du racket


Sous la direction du parrain congolais, les principaux "capi" se recrutent dans la famille biologique du Chef de l’Etat congolais. Dans cette hiérarchie qui s’inspire des méthodes de la mafia, le Secrétaire privé du Chef de l’Etat, Fortunat Biselele, fait office de consigliere. Parmi les "soldati", qui opèrent en province un des principaux hommes de main s’appelle Miguel Katemb Kashal, le ministre des travaux publics du Haut-Katanga.


A l’image de Jean-Marc Kabund, Miguel Katemb se revendique Ruund. En réalité, l’homme est d’origine kasaïenne. Ce lien de sang avec le Président Tshisekedi constitue désormais en RDCongo un passeport pour l’impunité. Au niveau du Katanga, cette manipulation rend la situation explosive. La communauté Ruund DIVAR s'est toujours sentie lésée par cette usurpation d’identité. Elle se retrouve privée du poste ministériel qui devrait lui revenir.


Dans le monde interlope du banditisme d’Etat, Miguel Katemb est un sérieux client. Le ministre exerce un véritable racket sur toutes les sociétés minières du Haut-Katanga. Aucune d’elles n’échappe aux griffes du ministre. Même les sociétés chinoises sont obligées de cracher au bassinet.


Par le biais de son entreprise GSK, le ministre opère dans la sous-traitance minière. Spécialisée dans la vente de produits chimiques, notamment les acides, ainsi que le commerce des pièces de rechange et le transport, la société du ministre a obtenu des marchés avec tous les grands miniers du Katanga.


Qu’ils s’appellent Mutanda Mining, Sicomines, Metalkol ou encore TFM, la plupart de ces grands miniers qui sont listés en bourse sont contraints à signer des contrats avec GSK qui, dans tous les marchés, pratique des prix exagérés. Affichant dans les réseaux sociaux sa proximité avec le président Félix Tshisekedi dont il affiche la photo sur son profil, Katemb Kashal exige depuis des grands miniers de l’ex-Katanga des contrats d’exclusivité dans la fourniture de leurs intrants. A ce jour, Miguel Katemb a accumulé des contrats à hauteur de 100.000.000$ en imposant des clauses d’exclusivité de fournitures d’intrants pour 10 ans.

Dans l'exercice de ses fonctions, le ministre Miguel exige également des commissions faramineuses pour octroyer différents marchés dans les constructions de routes. Si bien qu’au Katanga, le prix d'un Kilomètre de route revient à 3 millions de dollars au lieu de 1,5 million de dollars.

Devant la résistance voire le refus de quelques société minières, le tout-puissant ministre des TP vient de faire arrêter les responsables de la société Metalkol. Deux sujets russes, Sergey Verbitckii et Paul Viljoen ont été transférés par un vol affrété par le ministre dans les cachots de l'ANR Kinshasa. Tout cela sans aucun jugement et en violation des lois du pays. Miguel Katemb fait bel et bien partie des intouchables de la République. Les deux Russes sont tout simplement accusés de blanchiment d’argent et de violation de la loi sur la sous-traitance. En réalité, le ministre Katemb est déterminé à arriver à ses fins et à faire cracher Metalkol au bassinet. Les deux cadres seront libérés moyennant signature des contrats et paiements des avances.


A l’image du célèbre duo que constituaient au début du siècle dernier Meyer Lansky et Lucky Luciano dans le crime organisé américain, Miguel Katemb est associé avec Fortunat Biselele . Les deux hommes opèrent en tandem.


En trois années de gouvernance, le régime de Kinshasa a définitivement obtenu la Palme d’or du crime organisé sur tous ceux qui l’ont précédé. Sous l’ère du maréchal Mobutu, de Laurent Kabila et de son fils, jamais le vol, le racket et le trafic d’influence n’ont été autant utilisés qu’aujourd’hui. Le banditisme d’Etat a pris le dessus pour longtemps sur l’Etat de droit. Faute de prise de conscience du peuple congolais et de la communauté internationale, la situation congolaise risque probablement de conduire à des tensions et des crises de plus en plus graves voire à la paralysie du pays. Du Kongo Central au Katanga ainsi qu’au Kivu, la grogne est de plus en plus forte.


La longue liste des méfaits dénoncés par la presse internationale dans l’enquête Congo Hold Up relève finalement de l’anecdote qui fait sourire face à l’ampleur du vol et des détournements opérés actuellement par les hommes du pouvoir et leurs complices.

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