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  • Photo du rédacteurmutambak96

Grâce Présidentielle : Félix Tshisekedi fait chanter Vital Kamerhe et l'UNC



"Ce monsieur n'est pas sérieux, il n'a pas de parole ! Il nous a encore floué !" , dit un des cadres de l'UNC qui ne décolère pas. Un sentiment de révolte plane au sein de l'UNC. Les plus proches partisans de Vital Kamerhe fulminent. En juin dernier, le Président Tshisekedi a reçu discrètement Hamida Chatour et ses enfants pour leur confirmer que Vital Kamerhe serait bientôt libéré. Le Chef de l'Etat leur avait même fait la promesse qu'ils pourraient célébrer le 30 juin en famille.

Dans la foulée, le Président Tshisekedi avait dit aux membres du directoire de l'UNC qui accompagnaient Hamida Chatour qu'en contrepartie de sa libération, Vital Kamerhe et l'UNC devaient appuyer sa candidature pour les prochaines élections. "Nous devons tourner la page et regarder l'avenir. J'attends votre soutien pour les prochaines élections. Nous devons poursuivre le travail que nous avons commencé ensemble", leur avait-il déclaré.

Au cours de l'audience, Hamida Chatour avait sollicité de Félix Tshisekedi l'autorisation de se rendre en France afin de régulariser sa carte de séjour dont la validité devait prochainement expirer. En réponse, le Président Tshisekedi lui avait fait la promesse qu'à son retour, elle retrouverait son mari à la maison.

Après cette rencontre avec la famille Kamerhe, Félix Tshisekedi avait déclaré dans une interview exclusive à Jeune Afrique qu'il n'y avait pas l'ombre d'une discordance entre lui et son ancien directeur de cabinet. "Si quelqu'un peut témoigner de ma sincérité, c'est bien lui", avait-il déclaré. "Vital et moi, mais aussi nos proches, formions une famille unie. Quelques irresponsables au sein de son parti jouent avec le feu, je le déplore mais je sais qu'il ne laissera pas longtemps cette situation prospérer et qu'il les rappellera à l'ordre pour que notre coalition survive à l'épreuve de sa condamnation". Quelques jours après cette entretien, Félix Tshisekedi confirmait à nouveau sa volonté d'exercer son droit de grâce en déclarant à la presse nationale que Vital Kamerhe était un homme correct dont le pays avait encore besoin.

Parallèlement aux déclarations d'amour du Chef de l'Etat à son ancien directeur de cabinet, une vidéo virale circulait dans les réseaux sociaux. Un proche de Vital Kamerhe, Joseph Papy Okota, ancien coordonnateur de recrutement et de l'implantation nationale de l'UNC, tout juste sorti de prison où il était incarcéré à la demande de Christian Tshisekedi pour outrage au Chef de l'Etat, s'en prenait à nouveau ouvertement à Félix Tshisekedi et à sa famille. "Vital a parlé de 9 personnes qui étaient superviseurs du programme des 100 jours. Il a parlé de la coordination du programme qui est dirigée par Nicolas Kazadi (devenu entretemps ministre des Finances), ancien ambassadeur itinérant du Chef de l'Etat qui doit être représenté. Au moment opportun, nous allons mettre tous les documents à votre disposition. Mais je voudrais informé la maman qui m'écoute. Elle me suit très bien. Jammal a pris le risque de la citer. Sur 57 millions USD, tu avais remis à Jammal 48 millions USD. Ces 9 millions manquants, sont partis où ? Maman, on ne fait pas la politique comme cela. Des 57 millions que tu as pris à la banque, tu as donné à Jammal 48 millions. On demande qu'on réouvre le problème des sauts de mouton. Celui qui a eu le marché, c'est Christian Tshisekedi. Il connaît très bien le dossier. Il a été convoqué deux fois par le parquet et on l'a fait sortir. Il n'avait même pas des arguments. Et le dossier des 15 millions USD, on ne va pas non plus le laisser tomber. Vital a été trop vilipendé sur ce point. Alors, on est confronté à un scénario de personnes qui n'étaient pas préparées pour le pouvoir. Du dossier des sauts de moutons de 272 millions, on ne laissera rien passer. Bilomba c'est le dossier des 100 jours. Eteni, c'est celui des médicaments. Les sauts de mouton, c'est Christian. Même le dossier des maisons, c'est cette maman-là avec les 9 millions qui ont disparu. On a pris Vital qui est la victime désignée. En tant que Directeur de Cabinet, il agissait pour compte du Chef de l'Etat et tout ce qu'il engageait c'était au nom du Chef de l'Etat (...)". Le ton était donné. Le signal était claire. L'UNC dispose des éléments accablants contre la famille Tshisekedi. Et d'un moment à l'autre, ces preuves seront étalées sur la place publique.

Alors que tout l'entourage et la famille Kamerhe attendait le 30 juin dernier la publication de l'ordonnance présidentielle promise par Félix Tshisekedi, la déception et la colère étaient à la hauteur de l'espoir suscité par les promesses de Félix Tshisekedi. Aujourd'hui Hamida Chatour et ses enfants sont murés dans le silence. Ils attendent toujours la grâce présidentielle pour que leur mari et père retrouve la liberté. Mais au sein de la famille, la déception et le découragement ont à nouveau pris le dessus.

Au sein du parti, c'est une toute autre atmosphère. Il n'est plus question de subir. Les mensonges et les trahisons du Chef de l'Etat exaspèrent. "Félix Tshisekedi nous a encore trompés. Toutes ces belles promesses ne sont que de la poudre aux yeux pour nous endormir", affirme un bras droit de Billy Kambale, le tout nouveau Secrétaire Général de l'UNC. La colère grandit et la rage est à son comble au sein du parti de Vital Kamerhe. Maître Maisha, un de ses principaux communicateurs, a déclaré que l'ancien Président du Parlement est otage de la justice. Il affirme que "Vital Kamerhe est innocent. Nous ne voulons pas de la grâce présidentielle de Félix Tshisekedi. La condamnation de notre président doit être annulée. Justice doit lui être rendue afin qu'il retrouve son honneur et sa dignité. Nos alliés de l'UDPS doivent respecter nos accords de Naïrobi qui consistaient aussi à restaurer l'Etat de droit".

Le courroux est d'autant plus fort au sein de l'UNC que les principaux responsables ont le sentiment que le Chef de l'Etat exerce sur eux un chantage qui devient chaque jour de plus en plus intolérable. En exigeant le soutien de l'UNC en échange de la libération de leur président, les hommes de Kamerhe éprouvent de la colère et du ressentiment. Dans les rangs du parti, il se dit que "le plus important est que notre Président sorte du pétrin et qu'il retrouve la liberté. Tout le monde sait qui a pris l'argent du programme des 100 jours. Tôt ou tard, la vérité éclatera au grand jour".

Quant à un soutien de l'UNC à la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat, il ne faut pas rêver. A Bukavu, fief de Vital Kamerhe comme dans tout le grand Kivu, plus personne n'est prêt à vendre à nouveau son âme au diable !


Arsène Ntumba

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