« Tous ceux qui s’accordaient à dire que plus rien n’allait plus entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila et que les deux hommes ne se parlaient plus se sont trompés », affirme un proche de l’ancien Chef de l’Etat qui annonce qu’un accord est en voie d’être trouvé entre les deux présidents. A quatre mois des élections, les grandes manœuvres continuent.
L’homme chargé de renouer les liens entre les deux hommes d’Etat n’est autre que l’ancien ministre des Affaires Etrangères, l’ambassadeur Antoine Ghonda. Depuis son retour d’exil, l’homme ne cesse de défrayer la chronique. Le week-end dernier, la presse kinoise se faisait l’écho d’un incident anodin survenu lors du mariage des Kabengele. Au cours de la soirée dansante, les gardes du corps du Chef de l’Etat avaient empêché Antoine Ghonda d’aller présenter ses civilités à Félix Tshisekedi. Une humiliation pour le patron de Mbuela Lodge, le site touristique prisé des hommes politiques congolais à Kisantu ? Que nenni ! En réalité, tout indique la mise en scène d’une comédie savamment montée pour protéger le missi dominici du Chef de l’Etat.
Casser la dynamique katangaise
Avant les élections, Félix Tshisekedi veut absolument trouver un accord avec Joseph Kabila. Le Chef de l’Etat congolais doit à tout prix casser la dynamique de la réconciliation katangaise engagée par l’Archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba. « Il redoute le bloc des Katangais et la solidarité de l’espace swahilophone », dit un membre influent de la société civile katangaise. Avec une telle coalition, Félix Tshisekedi se retrouverait le grand perdant des prochaines élections.
Les Togolais en entremetteurs
Parmi les personnalités d’influence pour un nouvel accord entre Tshisekedi et Kabila, un Chef d’Etat africain est à pied d’œuvre. Il s’agit du Togolais Faure Eyadema. Il a suffi d’une rencontre fortuite entre Raymond Tshibanda, le chef de file des FCC, Vital Kamerhe, le partenaire de la coalition CACH, et Gilbert Badjilembayéna Bawara, le puissant ministre de la Fonction Publique de Faure Gnassingbé pour que les salons huppés de Kinshasa et la classe politique bruisse de rumeurs folles sur l’ouverture des négociations entre le président congolais et son prédécesseur.
Un autre Chef d’Etat d’Etat prend une part active dans la réconciliation. C’est le doyen de la Région, le Président Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville. « Nous sommes en Afrique, il faut écouter les aînés. C’est pourquoi Félix Tshisekedi a décidé de renouer avec Joseph Kabila », affirme un diplomate européen qui suit de près la situation. « Dans les prochaines semaines, ne soyons pas surpris que Tshisekedi et Kabila se voient et s’accordent à mettre en place les mécanismes d’une transition de deux années pour des élections apaisées », poursuit le diplomate. Lors de son dernier voyage à Oyo, au village natal de Denis Sassou Nguesso, le message du Doyen à son jeune frère congolais a été sans ambiguïté.
On prend les mêmes et on recommence ?
Si Gilbert Bawara est l’homme des contacts et fait rapport régulièrement au Président Gnassingbé de la situation en RDCongo, à Brazzaville, l’amiral Dominique Okemba, l’inamovible et tout puissant conseiller spécial du Chef de l’Etat congolais, est sur le pont. Son épouse étant originaire du Kasaï, l’amiral est introduit dans de nombreux milieux ex-zaïrois et dispose de relais dans la fratrie Kinoise. Les deux hommes d’influence togolais et brazzavillois affichent l’un et l’autre de nombreuses amitiés en RDCongo, parmi lesquelles celle d’Antoine Ghonda paraît la plus agissante. Sous l’aile d’Augustin Katumba, l’ancien ambassadeur itinérant de Joseph Kabila a tissé un réseau très efficace en Afrique, particulièrement en Angola, au Togo et à Brazzaville.
Récemment, l’ancien ministre a donc fait le déplacement de Lubumbashi pour présenter un plan de travail au Président Joseph Kabila et mettre un coup d’accélérateur à la réconciliation entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur.
La presse kinoise s’est déjà fait l’écho des données en négociation à Lubumbashi et à Kinshasa. Une rencontre est prévue dans le secret entre les présidents Tshisekedi et Kabila en perspective de la tenue prochaine d’un dialogue. « A l'ordre du jour de cette rencontre, il s’agit de laver le linge sale en famille, en vue de restaurer un climat de confiance et rétablir un esprit de convivialité entre les parties prenantes », affirme un cadre des FCC.
Un draft circule contenant les données de base du dialogue politique. Il est même déjà dans les réseaux sociaux. Au lieu des 36 personnalités qui ont finalisé l’Accord CENCO de 2016, la représentation au prochain dialogue serait de 208 personnes, soit 8 personnes par province (3 opposition, 3 Union sacrée, 2 société civile). La Société civiles serait représentée par 2 CENCO, 2 ECC, 10 Femmes, 10 Jeunes, 5 Personnes vivant handicap, 10 diasporas et 10 intellectuels (5 proches de l'opposition+5 proche de l'Union sacrée).
En ce qui concerne le contenu des discussions de la transition, 4 groupes thématiques seraient retenus, à savoir,
1) le processus électoral (comment avoir les élections inclusives, justes, tranparentes et apaisées),
2) la sécurité nationale,
3) les réformes politiques et institutionnelles ( révision constitutionnelle, révision de la loi électorale, réforme de la CENI,, réforme des services de sécurité ( ANR, Armée, la police),
4) Réformes socio-économiques en vue de l'amélioration des conditions de vie des congolais (pouvoir d'achat) et de la redistribution équitable des richesses (revenus) nationales (création d'emplois, rémunérations, investissements).
La durée du dialogue politique ne devrait pas excéder 3 ou 4 semaines. Il devrait déboucher sur une transition de deux années au cours desquelles, le gouvernement d’Union Nationale dirigé par un membre à désigner au sein de l’Opposition aura pour tâche d’assurer le redressement de la situation socio-économique, la révision de la Constitution, la révision de la loi électorale, la réorganisation de la CENI, la révision du fichier électoral.
Du côté de la famille biologique du Chef de l’Etat Congolais, la perspective d’une prolongation du mandat pour une transition de deux années ne manque pas d’attraits. D’autant que la réconcliation entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila aurait pour immense avantage de réduire le danger que représente la candidature de Moïse Katumbi.
A quelques jours du dépôt des candidatures il paraît de plus en plus difficile pour le Chef de l’Etat Congolais d’éliminer son principal challenger de la course à la présidentielle. Il ne lui resterait plus que deux scénarios pour repousser les élections prévues en décembre prochain. Il s’agit soit d’un conflit armé ouvert avec le Rwanda, soit des négociations politiques pour une transition. « En octobre, avec les armes achetées et la réorganisation de l’armée engagée par Jean-Pierre Bemba et les généraux, nous serons prêts à la guerre avec le Rwanda » dit-on dans les milieux des faucons de la voie militaire.
Mais tout le monde sait comment commence une guerre, personne ne sait quand et comment elle s’arrête. Devant une telle incertitude, Félix Tshisekedi semble avoir choisi la voie de la réconciliation avec Joseph Kabila pour une transition de deux années. Reste à voir si ce plan savamment élaboré et la mission confiée à Antoine Ghonda aboutiront à une issue heureuse pour la renaissance de la nouvelle coalition CACH-FCC.
C'est malheureux pour nous les Africains et congolais en général nous allons continuer comme ça jusqu'à où à quand quand sera le changement de la classe politique congolaise à quel moment le peuple congolais peut espérer mieux si nous allons continuer comme ça en faisant des deal de discussion de collaboration de partage de pouvoir on est toujours au rond-point de l'histoire c'est malheureux pour le Congolais