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  • Photo du rédacteurmutambak96

Chasse aux Tutsis, troupes étrangères : Félix Tshisekedi sur la corde raide


Sur fond d’affairisme, de corruption et de chasse aux Rwandais, Félix Tshisekedi a déclaré la guerre au Rwanda. Face à la rébellion armée du M23, le président congolais se voit aujourd’hui contraint de faire appel aux troupes étrangères. Son prédécesseur Joseph Kabila avait quant à lui mis près de 15 années à les faire quitter la RDCongo. Cette nouvelle internationalisation du conflit se déroule alors que le régime de Kinshasa se prépare à accélérer le processus électoral. Sur les deux fronts, celui de la guerre et celui des élections, le président congolais joue gros. Une défaite militaire hypothèquerait sérieusement toute chance de l’emporter. Tout comme un glissement du calendrier électoral au-delà des échéances constitutionnelles.


Dans les milieux d’affaires, il est de notoriété publique que les présidents Félix Tshisekedi et Uhuru Kenyatta sont associés dans plusieurs business lucratifs. Les relations entre les deux hommes remontent à l’accord signé à Naïrobi entre Félix Tshiekedi et Vital Kamerhe sous l’égide du président Kenyan et de Raïla Odinga. Dès sa prise de pouvoir, Félix Tshisekedi avait dépêché son beau-frère Gilbert Mundela à Naïrobi pour y faire du business et construire un réseau d’affaires. Dans le secteur bancaire, immobilier et du carburant, les familles sont aujourd’hui associées. La disparition inopinée de Gilbert Mundela victime d’une crise cardiaque dans un restaurant de Naïrobi a laissé Félix Tshisekedi désemparé. Faute d’une pièce de rechange fiable, le président congolais gère lui-même ses comptes au Kenya.


Alors qu’il est à la fin de son second mandat et qu’il va quitter le pouvoir, Uhuru Kenyatta se démène comme un beau diable pour sauver son « associé ». La décision de mettre en place une force africaine issue des pays de l’East Africa Community s’explique à l’aune de l’association entre les deux Chefs d’Etat. Mais cette force militaire ne rassure pas. « Comment des armées qui n’ont jamais vraiment connu la guerre vont affronter les troupes expérimentées du M23 soutenues par le Rwanda. Et qui va payer pour le déploiement de ces troupes étrangères ? », s’interroge-t-on à Goma. Le Kenya et la Tanzanie ont toujours été épargnés par les guerres et les rébellions. Leur implication en RDCongo est très loin d’être une assurance d’efficacité.


Chasse aux Tutsis

La chute de Bunagana aux mains du M23 a considérablement détérioré les relations entre les Chefs d’Etat de la Région. A Kinshasa, Félix Tshisekedi laisse délibérément enfler la vague anti-rwandaise qui se caractérise par la chasse aux Nilothiques. A une année des élections générales, le Chef de l’Etat congolais cherche à s’attirer les faveurs d’une population appauvrie dont une branche s’abandonne à tous les discours haineux. Faute d’un bilan social, il faut concentrer les flèches contre une cible facile. Le débat sur les Congolais de père et de mère se déporte sur la communauté rwandophone. Tous les Tutsis congolais se sentent menacés. Plusieurs choisissent tout simplement de partir. Le sentiment d’un retour à 24 ans en arrière est saisissant. Personne n’a oublié les années sombres du passé où le ministre des Affaires étrangères de Laurent-Désiré Kabila, Yerodia Adbulaye traitait les Tutsis d’Inyenzi est saisissant.




Avec la montée de la xénophobie et de la haine ethnique, le mouvement initial de sympathie observé au sein de la communauté internationale suite à la reprise des armes du M23 a laissé place au doute voire à une grande réserve. Il n’est plus question de dénoncer une agression rwandaise comme l’exige Kinshasa. La diplomatie congolaise s’enlise. L’implication militaire du Rwanda derrière le M23 est remise en question par la MONUSCO.

A Kinshasa et dans les capitales occidentales, les observateurs commencent à dresser les responsabilités sur la débâcle congolaise. Les accusations de corruption et de détournement des fonds de guerre refont surface. « Si les généraux et officiers supérieurs congolais ont systématiquement détourné les fonds destinés à l’armée dans l’Est du pays, c’est parce que tout le monde sait que le premier des Congolais est lui-même en affaire avec les voisins », affirme Jean-Pierre Ilunga, un politologue congolais. Lors du dernier conseil de défense, la question a été posée par le ministre du Budget Aimé Bodj à son collègue de la Défense de savoir ce que sont devenus les 10 millions USD qui, chaque mois, sont décaissés par le Trésor public pour les besoins d’équipements et de fonctionnement des FARDC dans le Nord Kivu.


Pari risqué pour Tshisekedi


Un expert belge des questions militaires s’étonne de l’attitude irresponsables des « Va-t-en guerre » kinois qui ont pris le contrôle des Institutions congolaises. « Comment déclarer avec autant de légèreté la guerre au Rwanda ? », s’étonne-t-il en rappelant que « Dans le Nord du Mozambique, les Occidentaux ont fait appel à Paul Kagame et à son armée pour défaire les terroristes qui avaient pris le contrôle de Cabo Delgado et des sites occupés par le groupe Total. Cette armée qui est aussi déployée en Centrafrique est aguerrie ». Un analyste américain qui suit de près la situation dans l’Est et la Corne de l’Afrique affirme que « le rapport de force brute sur terrain est à l’avantage de Museveni et de Kagame. Si les choses continuent à dégénérer avec la chasse aux Rwandais décrétée à travers tout le Congo par le régime de Kinshasa, Washington n’hésitera pas à sacrifier Félix Tshisekedi. Principalement parce qu’il est toujours perçu comme illégitime après avoir volé les élections ».


Alors qu’on assiste à un retournement d’alliances à l’Est du pays, le parlement congolais se déchaîne contre l’Ouganda. Le Président de l’Assemblée Nationale Mboso Nkodia accuse publiquement le fils du président ougandais d’être complice des agresseurs du pays. Rien de moins. Le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba, Chef d’Etat major des forces terrestres ougandaise – c’est de lui qu’il s’agit – qui est pressenti pour succéder à son père à la tête du pays ne cache pas ses accointances avec son « oncle » le président Kagame. Face aux attaques du speaker congolais, l’officier ougandais a immédiatement répliqué par un tweet assassin “J'entends quelqu'un au Parlement congolais dire que « Muhoozi est un ennemi du Congo ». Moi ? Alors un « Ennemi » de la RDC c’est celui qui sauve les populations du Nord-Kivu et de l'Ituri du massacre des ADF dans 'Le triangle de la mort' " ? Ambiance !


Face à la détérioration constante des relations, le président angolais Joao Lourenço désigné par l’Union Africaine comme médiateur entre Kinshasa et Kigali aura fort à faire pour ramener les uns et les autres à la raison. En jouant sur la rivalité entre Kampala et Kigali, en s’appuyant sur son homologue et associé Kenyan, Félix Tshisekedi fait un pari très risqué pour son avenir et celui de la RDCongo. Sitôt que la flambée de nationalisme débridée sur fond de haine anti-Tutsi sera émoussée, le réveil risque d’être douloureux pour les Congolais. Après l’échec de l’état de siège en Ituri et au Nord Kivu, Félix Tshisekedi ne peut plus se permettre une nouvelle débâcle militaire. Elle lui serait fatale !

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