Dany Banza Maloba : le retour kamikaze d'un maître-chanteur
- mutambak96
- 27 oct.
- 3 min de lecture

À Kinshasa, un fantôme revient troubler le sommeil du pouvoir. Dany Banza Maloba, le grand argentier de l’ombre, l’architecte occulte des fortunes présidentielles, prépare son retour. L’homme, exfiltré depuis des mois pour éviter la tempête, compte atterrir le 5 novembre dans la capitale avant de rallier le Katanga. Ce n’est pas un come-back héroïque : c’est une opération à haut risque, un défi mortel, un bras de fer avec le régime. Selon une source diplomatique, Banza affirme avoir obtenu les garanties de la Première Dame, Denise Nyakeru, et du conseiller Fortunat Biselele, son complice de longue date, pour un retour “sans accroc”. En RDC, une telle promesse relève plus du vœu pieux que de la protection.
L’ascension d’un prédateur politique
C’est lui qui a fait entrer Félix Tshisekedi dans les circuits financiers du Katanga. C’est lui encore qui a transformé un président hésitant en milliardaire sûr de lui.
Arrivé au pouvoir les poches trouées, le clan Tshisekedi nage aujourd’hui dans la richesse insolente. Et Dany Banza en détient la clef : circuits financiers tortueux, sociétés-écrans libanaises et chinoises, transferts vers Monaco, Maurice, Dubaï.
Il aurait même acquis un jet privé pour transporter les valises de cash et ouvrir des comptes dans des banques complaisantes. Le tout maquillé en “opérations de coopération”.
Sous la houlette de son complice Sama Lukonde - passé de la Gécamines à la Primature puis au Sénat -, la fortune personnelle de Dany Banza avoisine aujourd'hui 300 millions USD. Les deals signés avec des firmes indiennes, libanaises et chinoises ont servi de couverture à une mécanique d’enrichissement personnel.
Extorsion, surfacturation, commissions occultes : Banza tirait les ficelles, plaçant ses fidèles à la tête des provinces katangaises et alimentant les caisses du couple présidentiel.
Le retour du diable : bravade ou suicide ?
Aujourd’hui, il revient. Et il n’a rien oublié. Derrière son sourire de rapace, un dossier explosif : les noms, les montants, les sociétés, les transferts. Il affirme avoir tout remis à un avocat en France, avec une consigne claire : “Si on me touche, le dossier sort.” Un pacte macabre qui pèse comme une bombe sur le régime.
Le timing est diabolique : pendant que la famille Tshisekedi tremble face aux enquêtes en Belgique pour détournements et blanchiment, Banza, lui, fait planer la menace d’un scandale mondial.
Mais le retour du “banquier des ombres” inquiète : Banza accuse Kahumbu Mandungu et Lisette Kabanga Tshibwabwa de comploter pour “l’éliminer”. Sa sécurité à Lubumbashi a été levée, et des perquisitions seraient en préparation.
Lui ne recule pas. Il dénonce, menace, joue le martyr républicain : celui qui veut convaincre Tshisekedi de respecter la Constitution et de ne pas s’accrocher au pouvoir. Ironie suprême : c’est le voleur qui veut rappeler le code pénal et la Constitution.
Chantage et compromissions : l’arme des survivants
Dans l’arène congolaise, Dany Banza n’est ni un héros ni un justicier : c’est un joueur cynique. Il connaît trop bien le système pour l’affronter de front ; il préfère le tenir par la gorge.
Son “dossier nucléaire” est un bouclier, une assurance-vie, un moyen de négociation brut. Mais c’est aussi un acte d’accusation contre un régime pourri jusqu’à l’os, où la loyauté s’achète et la vérité se paye au prix du silence.
Les ONG katangaises, déjà sur la piste des fonds évaporés de la Gécamines, scrutent les mouvements financiers du clan présidentiel. Les soupçons de kleptocratie familiale se multiplient, impliquant des proches du pouvoir et leurs relais à l’étranger. Le château de cartes vacille.
Verdict : un pari suicidaire dans un pays à bout
Dany Banza se rêve indispensable, mais il avance comme un kamikaze sur un champ de mines. Ses ennemis sont nombreux, ses alliés douteux, ses secrets encombrants. Son retour sent la poudre et la peur.
S’il survit, ce sera parce que son dossier est plus dangereux mort que vivant.
S’il tombe, c’est tout un pan du régime qui risque de s’effondrer avec lui — révélant au grand jour les dessous obscènes du pouvoir Tshisekedi.
Une chose est sûre : le retour de Dany Banza Maloba ne sera pas une simple page d’actualité. C’est une mèche allumée dans un baril de corruption. Et le compte à rebours a déjà commencé.




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