Les jours de Guylain Nyembo sont désormais comptés à la tête du cabinet présidentiel.
Faustin Lwanga ! C'est le nom du futur directeur de cabinet du président de la République Félix Tshisekedi. Un homme du Maniema désigné par le tout-puissant Dany Banza qui continue de faire la fortune de son maître "Béton", tout en s'emplissant lui-même les poches, en exploitant de nombreuses mines et de très nombreux carrés miniers dans l'ex-Katanga avec toute une panoplie d'investisseurs venus de l'étranger (Chine, Liban, Inde et même Russie).
Fort de cette relation florissante avec la plus haute sphère du pouvoir, Dany Banza (qui est à l'origine de la dégradation des relations entre Tshisekedi et Kabila) poursuit son oeuvre essentielle qui, selon lui, pourrait l'amener à briguer la présidence de la République en 2028 : éliminer du paysage politique tout acteur katangais. Guylain Nyembo est le dernier en date. En fait, le seul Katangais qui trouve grâce à ses yeux, c'est son valet de chambre Sama Lokonde qui, grâce à son manque de charisme, son absence de relief et d'ambition, devrait rester à la tête du gouvernement congolais prochainement remanié.
Caser Bemba et Kamerhe
Dans ce nouveau casting gouvernemental, il fallait trouver une place pour les "tontons" Bemba et Kamerhe. Et les deux ex-poids lourds, qui ont perdu de leur superbe mais refusent de le reconnaître, ne pouvaient s'imaginer se retrouver comme seconds couteaux dans une équipe dirigée par Sama Lokonde, considéré comme "un nul" par Kamerhe, selon sa propre expression. Comme '"insipide et infréquentable" par Bemba.
La piste actuellement sur la table verrait Vital Kamerhe succéder à François Beya comme conseiller à la sécurité. L'ex-directeur de cabinet s'imagine bien faire le tour des capitales régionales et nouer ou renouer des contacts avec les responsables des pays voisins.
Quant au patron du MLC, il pourrait obtenir la coordination de l'Union sacrée.
De quoi occuper les deux hommes, leur donner un certain prestige, tout en les empêchant de trop mettre leur nez dans le gestion du pays et laisser ainsi les coudées franches sur l'exécutif et les business juteux à Dany Banza.
Relations dangereuses
Un Dany Banza qui interroge de plus en plus ses interlocuteurs congolais sur le rôle des Occidentaux en RDC. "Qu'est-ce qu'ils nous apportent? Ils ont besoin du Congo mais ils n'amènent rien ". Lui, en tout cas, semble avoir fait son choix en optant pour des collaborations privilégiées avec des Chinois, des Indiens, des Libanais et même, dernièrement, des Russes. Le tout, sans se soucier de la légalité des contrats. Guylain Nyembo, le futur ex-directeur de cabinet, paie d'ailleurs le prix de son refus d'accepter sans broncher toutes ses combines. Du coup, officiellement, il est accusé de chercher à entraver les actions de Félix Tshisekedi et Banza explique de plus en plus ouvertement autour de lui que "Nyembo va finir comme Beya".
Parmi les dernières magouilles de Banza, l'octroi du contrat de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Nzilo, sur la rivière du Lualaba, dans la province du même nom, à un groupe indien sans le moindre appel d'offres.
Banza est aussi partenaire dans un business minier avec d'étranges investisseurs russes. Ici, le deal s'apparente à une forme de troc. Les Russes empochent des millions de dollars grâce à l'exploitation de ces mines et, en échange, devraient prochainement fournir la RDC en équipements militaires... L'ombre de Wagner ?
Mutamba Kalondji
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