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Photo du rédacteurmutambak96

Cinq millions USD décaissés en urgence pour l’adoption de la loi sur la répartition des sièges


L’adoption du projet de loi sur la répartition des sièges est la dernière occasion pour Christophe Mboso N’Kodia, alias Joe Biden, de se faire un petit matelas financier sur le dos des députés. La colère gronde dans l’hémicycle. Les députés de la majorité exigent la transparence sur les fonds envoyés par le gouvernement. A sept mois de la fin de la législature, la tension monte. Quitte à ne pas voter, tous ont exigé leur part du butin qui s’élèvent à 5 millions USD. Sinon les députés de l’Union Sacrée feront la sourde oreille.


Spectacle rare à l’Assemblée Nationale cet après-midi du 29 mai 2023 ! Main dans la main, députés de l’opposition et de la majorité quittent l’hémicycle. Alors que la journée s’annonçait torride sous les sunlights de la grande salle de spectacle du Palais du Peuple avec l’adoption du projet de loi sur la répartition des sièges, le spectacle a tourné court !

Les FCC avaient déjà pris la tangente en se fendant d’un communiqué cinglant dans lequel ils dénonçaient « la gestion chaotique du pays ». Ils confirmaient leur volonté de « ne pas accompagner la dictature de monsieur Tshisekedi, ni le hold up électoral qu’il a déjà planté » et qu’ils n’allaient pas participer à l’examen est l’adoption d’un projet de loi « biaisé et corrompu aux conséquences dramatiques et incalculables sur l’avenir de la Démocratie et de la République ».

Peu avant, quatre candidats déclarés de l’opposition, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Matata Ponyo signaient conjointement un communiqué de presse dans lequel ils exigeaient plusieurs correctifs pour adapter le processus électoral aux exigences constitutionnelles et légales de transparence, d’impartialité, de liberté et d’inclusivité. Parmi les conditions, la confection d’un fichier électoral fiable audité par un cabinet international crédible, la restructuration de la CENI en respectant le droit des parties prenantes à désigner librement leur représentant et la recomposition de la Cour Constitutionnelle.

Un autre candidat déclaré à la prochaine présidentielle, et pas le moindre, puisqu’il s’agit de l’ancien président de la CENI, Monsieur Corneille Nangaa, postait un tweet assassin contre la CENI en affirmant que « Ces statistiques sont fausses. Chiffres fabriqués, fichier faisandé. Pire, la réparation des sièges viole la loi. Catastrophe ! Marquons un coup d’arrêt ! Une évaluation objective s’impose ».


Mboso sort le chéquier


Devant cette levée de boucliers, le Président de l’Assemblée Nationale Christophe MBoso N’kodia Pwanga s’était préparé avec la grosse artillerie. Le fringant octogénaire avait fait appel au Premier Ministre afin de tirer une enveloppe substantielle de 5 millions USD à remettre aux députés, à raison de 10.000 Usd par élus afin de faire avaler la pilule amère administrée par la CENI de Kadima. Au regard de la détermination de Félix Tshisekedi d’organiser les élections à tout prix dans les délais constitutionnels, le Premier Ministre avait instruit les services financiers de ponctionner le montant exigé par le Président de la chambre basse sur la rubrique des fonds secrets de recherche.

« Nous avons exigé un huis clos avant de nous prononcer », déclare un élu de la majorité qui ajoute « Quand le Président Mboso est descendu du perchoir pour nous parler et nous a remis à chacun 1000 USD, nous nous sommes étonnés. Comme nous savions qu’il avait reçu 5 millions de dollars, nous avons vu qu’il voulait prendre à lui seul 4,5 millions USD. Nous avons exigé qu’il nous remette tout notre argent ».

Au sein de la majorité de l’Union Sacrée, ça bouillonne de toutes parts. « Trop c’est trop ! Depuis son accession au perchoir, Mboso reçoit tous les mois 2 millions USD pour les fonds secrets de recherche. Il se partage cet argent avec les membres du bureau. Cela fait chaque année près de 24 millions USD qui se volatilisent » affirme en colère un autre élu de la province d’origine de Mboso Nkodia. « Ces gens-là s’empiffrent et c’est nous qui allons payer l’addition lorsque nous allons nous retrouver devant la population qui exige des comptes » poursuit cet élu de la majorité qui a décidé de suivre les députés de l’opposition et de sécher la plénière.

A quelques semaines de la fin de leur mandat, les députés, toutes tendances confondues, sont de plus en plus nerveux. La campagne électorale qui s’annonce risque d’être pour la plupart une hécatombe. Après s’être octroyé un salaire mensuel de 21.000 USD, les élus doivent affronter un électorat que la plupart ont négligé au cours des cinq dernières années. Seuls les élus de l’opposition font encore bonne figure.


Chacun pour soi à l'Assemblée nationale


A l’unanimité, tous veulent en découdre avec leur président et son bureau. Ils accusent ouvertement Christophe Mboso N’Kodia de s’être considérablement enrichi sur leur dos. En trois années, le doyen de la chambre basse est devenu le factotum de Félix Tshisekedi. Celui qui préside l’Assemblée Nationale depuis le 9 décembre 2020 est surnommé « Biden » par ses collègues. Mais c’est là la seule comparaison possible avec le président américain. Le Biden congolais qui est devenu une pièce maîtresse sur l’échiquier politique dressé par Félix Tshisekedi brille par sa rouerie et son goût immodéré de l’argent. En près de trois années de gestion, Christophe Mboso et les membres de son bureau ont consommé près de 50 millions USD de frais de fonctionnement et de fonds secrets dont la plupart ont échoué dans leurs poches.

Au sein de l’hémicycle, c’est désormais le chacun pour soi. La discipline de vote cède le pas à la rétribution financière. Après l’adoption de la loi sur la répartition des sièges, la voie de sortie des 500 députés est toute tracée. Le temps des regrets et de la nostalgie vient de commencer !

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