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Photo du rédacteurmutambak96

Changement de Constitution : les révélations percutantes de Jean-Pierre Bemba 


Se replier aux ordres après avoir été un commandant puissant, ayant tenu le destin de ses troupes entre ses mains et côtoyé les sommets du pouvoir, est une épreuve amère. La nostalgie qui en découle n'est pas une simple émotion ; c'est un tourment qui mélange les images, les pensées et les sensations d'un passé où régner en maître était la norme. Pour Jean-Pierre Bemba, cette nostalgie vire au malaise, surtout avec un tempérament dépressif.


Ancien chef de guerre, Bemba se retrouve mal à l'aise dans son rôle de ministre de la Défense. Tiraillé par des subordonnés rapportant directement au chef de l'État sans même lui rendre compte, il peine à trouver sa place. Promis au poste de Premier ministre par Félix Tshisekedi, il a été snobé, même pour l'intérim. Les élections ont été une maigre consolation pour celui qui espérait conquérir le sommet du pouvoir.

Les défaites sur le front de l'Est, notamment la débâcle à Rwindi sous le général Chico, ont brisé les dernières certitudes de Bemba. Il sait désormais que Tshisekedi et son entourage ne lui laisseront aucune chance de succéder. Tous ses efforts pour rassurer ont été vains. En privé, Bemba fulmine : "Félix aura la leçon de sa vie s'il veut jouer avec moi. Ils ont tellement pillé qu'ils ne sauront où se cacher après leur départ. Nous les traquerons jusqu'au bout s'ils continuent de nous mépriser. Les Balubas semblaient inoffensifs, mais vivre avec eux révèle leur vraie nature", déclare-t-il en famille.


Révélatrice, une récente confession de Bemba à un diplomate évoque les intentions de Tshisekedi de modifier la Constitution. "Ils veulent déverrouiller l'article 220, sans débat télévisé pour éviter la colère populaire. Ils ont promis 33 000 USD par mois à chaque député pour acheter le changement, avec un bonus de 400 000 USD après le vote", révèle Bemba. Convaincu d'être le seul à pouvoir bloquer cette initiative, il se prépare à un bras de fer dès l'ouverture de la session parlementaire. 


Pour convaincre son interlocuteur du bien-fondé de sa position, lors de cet échange, Bemba affirme que "les Katangais ne se laisseront jamais faire si on change la Constitution. Ils sont prêts à la sécession. Mes renseignements disent qu'ils sont prêts à déposer aux Nations Unies leur projet de constituer un nouvel Etat en s'appuyant sur ce qui s'est passé au Soudan. Si on leur refuse, ils prendront les armes comme Nangaa l'a fait au Kivu. Nous allons vers la partition du pays".

Dans les cercles du pouvoir, les rumeurs vont bon train. Le changement constitutionnel est en marche. Les membres de la Cour Constitutionnelle ont déjà pris leurs quartiers, tandis qu'une équipe prépare le projet. Pour mener à bien cette opération délicate, le choix du Premier Ministre et des présidents des deux chambres est crucial.


Ni Bemba, ni Kamerhe

"Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba sont des obstacles majeurs. Ils vont saboter le projet. On ne peut pas leur laisser la moindre chance", affirme un conseiller de Tshisekedi. Ce dernier cherche à tout prix à éviter de donner le perchoir à Kamerhe, jugé incontrôlable et rancunier.

La seule personne qui peut rassurer Marthe et son fils est Christophe Lutundula. Le clan Tshisekedi est persuadé que l'homme qui a modifié la Constitution en 2011 pour aider à la réélection de Joseph Kabila en lui évitant un second tour à l'élection présidentielle est le président idéal du Bureau de l'Assemblée. Quant au Sénat, l'élection des nouveaux sénateurs est périlleuse. Les députés provinciaux sont trop corruptibles pour garantir une majorité au régime. Le pouvoir pense de plus en plus à reporter cette élection pour maintenir l'actuel chambre haute. Parmi les candidats pressentis, le nom de l'ancien Premier Ministre, pourtant de nationalité belge, Badibanga est le plus cité.


Dans ce jeu politique complexe, le choix du Premier Ministre reste central. Sama Lukonde sera-t-il reconduit pour apaiser les tensions ? Tshisekedi reconnaît sa fidélité, mais un nouveau visage est nécessaire pour ce deuxième mandat. Le Kongo Central semble être la cible de ses faveurs, entre Mukoko Samba, André Wameso et Judith Suminwa.


Face à ces manœuvres, Bemba, Kamerhe et Bahati resteront-ils les bras croisés ? Rien n'est moins sûr.


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