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CENI : Les Kimbanguistes font allégeance au Président Félix Tshisekedi

Photo du rédacteur: mutambak96mutambak96


Au cours des dernières heures, la tension est perceptible au sein des confessions religieuses. Leur communiqué faisant état des pressions du pouvoir en vue de la désignation du futur président de la CENI a augmenté d’un cran la pression. La volonté affichée par les confessions religieuses de garantir la crédibilité du processus électoral de 2023 cache difficilement les dissensions internes au sein des 8 églises.

Faisant fi des injonctions de la Présidence de la République, les représentants des Eglises Catholique et Protestante ont fait preuve d’une détermination courageuse. Malgré de très fortes pressions, les deux puissantes Eglises dont les fidèles représentent près de 80% de la population congolaise, ne veulent pas déroger aux critères énoncés dans le communiqué du 23 juillet dernier dans lequel avec les 6 autres confessions religieuses, elles ont convenu du criterium qui doit prévaloir au choix du futur président de la CENI. Cet homme devra avoir un leadership consensuel avéré, une maîtrise de la gouvernance électorale, des compétences managériales, une loyauté sans faille au respect de la Constitution et des lois de la République et un courage exceptionnel de proclamer les véritables résultats issus des urnes.

Et c’est là que le bât blesse ! A la suite de sa dernière conférence de presse à Goma, le Président Félix Tshisekedi a annoncé qu’il se portait candidat à sa propre succession. A peine arrivé à mi-mandat, les ambitions affichées par le Chef de l’Etat font planer une forte suspicion sur le choix des futurs animateurs de la CENI. Alors que lors des consultations qu’il avait engagées en novembre dernier avec les partis politiques et la société, il avait affirmé qu’il soutiendrait une CENI neutre et apolitique pour la tenue d’élections crédibles, le Président Tshisekedi est revenu sur sa parole. Sa majorité a rejeté sans coup férir les options présentées par le député Lutundula dans sa proposition de loi pour une réforme en profondeur de la CENI. La majorité pro-UDPS/Union Sacrée a fait marche arrière. L’Union Sacrée se taille la part du lion au sein du Bureau de la CENI. Elle y dispose de la majorité. Après avoir enterré le rêve d’une CENI apolitique, la Présidence de la République veut aujourd’hui placer un homme de confiance à la tête de l’institution afin de mieux verrouiller le processus en faveur de ses seuls intérêts. L’oiseau rare a été trouvé en la personne de Denis Kadima. Fort d’une expérience éprouvée sur le plan de l’organisation des élections, le candidat dispose d’un bon carnet d’adresses au niveau de la Communauté Internationale. De surcroît, Denis Kadima est originaire du Kasaï. Par les temps qui courent, ce pedigree donne accès au sesame.

Toutefois, Catholiques et Protestants ne sont pas disposés à s’en laisser compter. Ils ne veulent pas d’un président de la CENI adoubé par le Chef de l’Etat. D’autant que l’échec de la réforme de la CENI a ouvert les yeux à tout le monde. Face à cette résistance, le Président Félix Tshisekedi a demandé et obtenu de l’Eglise Kimbanguiste qu’elle présente la candidature de Denis Kadima.

La récente descente du Chef de l’Etat à Kamba a scellé le nouveau pacte entre le pouvoir et le successeur de Simon Kimbangu. Pour gage de cette alliance, c’est dans la Nouvelle Jérusalem, que Félix Tshisekedi a annoncé qu’il accordait le 6 avril, date de la fondation de l’Eglise Kimbanguiste, comme un jour férié. Pour rappel, c’est le 6 avril 1921, que Simon Kimbangu a déclaré avoir eu une apparition de Jésus Christ qui lui aurait permis d’accomplir une guérison miraculeuse sur Nkiantondo.

L’Eglise de Jésus Christ sur la Terre par son Envoyé Spécial Simon Kimbangu est donc dans les bonnes grâces du candidat Président Tshisekedi. Aujourd’hui, dans la ligne de la succession, après Joseph Diangienda Kuntima et Paul Salomon Dialungana Kiangani, qui avait annoncé à la veille de l’an 2000 être l’incarnation de Jésus Christ, l’Eglise Kimbanguiste est dirigée par Simon Kiangani Kimbangu, petit-fils de Simon Kimbangu qui dirige l’Eglise depuis le 26 août 2001.

Depuis la disparition de son fondateur, l’Eglise Kimbanguiste peut aujourd’hui s’enorgueillir d’avoir servi avec une docilité avérée les pouvoirs politiques temporels qui se sont succédés à la tête du Zaïre et de la RDCongo. Du Maréchal Mobutu Sese Seko à Félix Tshisekedi en passant par Laurent et Joseph Kabila, l’Eglise Kimbanguiste qui revendique 32 millions de fidèles dans le monde dont une dizaine de millions de Congolais, a toujours fait allégeance à l’autorité de l’Etat.

Fort de cette doctrine, l’Eglise Kimbanguiste a donc marqué son accord pour soutenir officiellement la candidature de Denis Kadima. Alors que plusieurs personnalités Ne Kongo au profil irréprochable et à l’expérience incontestable en matière d’organisation des élections avaient fait acte de candidature, Simon Kiangani Kimbangu a décidé de les écarter.

Alors que le rejet de Ronsard Malonda avait été mal accueilli par la communauté Ne Kongo, le rejet des candidatures des originaires du Kongo Central est perçu comme une trahison du Chef de l’Eglise Kimbanguiste à l’endroit du Kongo Central. En roulant ouvertement pour le pouvoir comme ses prédécesseurs, Simon Kimbangu encourt le risque de creuser les dissensions internes qui minent son Eglise qui compte désormais plusieurs branches. L’Eglise Kimbanguiste risque de payer au prix fort son choix qui est loin d’être dicté par la volonté de favoriser la tenue d’élections transparentes, crédibles et inclusives.

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