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CENI : l’Union Sacrée engage le bras-de-fer contre l’Eglise et la Société Civile



Ce vendredi 18 juin au matin, à Kinshasa, à l’hôtel Kempinski, le Président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Nkodia a passé en revue les troupes de l’Union Sacrée. C'est que la façade de cet ensemble plus que hétérogène affiche de sérieuses lézardes. Un contexte qui contraint l’honorable Mboso à se démasquer. Un député ex-FCC a enregistré les propos du Président de la Chambre. L’audio livre les premiers extraits édifiants…


Dans la salle, le climat est tendu. La chasse aux traîtres est ouverte. Le rejet de la loi d’habilitation déposée par le Gouvernement pour accorder les pouvoirs au Chef de l’Etat pendant les vacances parlementaires est vécue comme une véritable gifle infligée à Félix Tshisekedi. Les dollars mis en jeu pour éviter cette débâcle n’ont rien donné ! Pas de doute, l’Union Sacrée est infiltrée.

Du côté du Sénat, le refus de livrer leur collègue, Augustin Matata Ponyo, aux griffes d’une justice suspectée de servir les intérêts du nouveau pouvoir est un second revers cuisant pour la majorité.

Il était d’autant plus urgent de remettre de l’ordre dans la boutique que la majorité doit également faire face à une levée générale de boucliers des confessions religieuses, de la société civile, d’une partie de la classe politique, notamment le G13 de l’honorable Delly Sesanga, qui dénoncent la volte-face de Félix Tshisekedi par rapport à l’adoption de la loi sur la CENI.

Lors des consultations initiées en novembre dernier, le Président Tshisekedi s’était engagé à favoriser les réformes inscrites dans la proposition de loi déposée par l’honorable Lutundula. Ces réformes consacraient l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de cette institution en garantissant un contrôle de sa gestion et de ses responsables.

Au final, après avoir nommé C. Lutundula, l’initiateur de la réforme, au Gouvernement, le Chef de l’Etat a instruit ses troupes parlementaires de jeter aux orties les réformes inscrites dans la proposition. Il n’en fallait pas plus pour que les signaux d’alarme ne soient mis en alerte.

Loin de retirer la CENI de l’influence des groupes politiques et de la mainmise de la majorité au pouvoir, les députés ont voté un projet de loi totalement édulcoré. Aujourd’hui, le texte voté reproduit à l’identique les travers dénoncés au sein d’une institution totalement phagocytée par le pouvoir.

Devant cette reculade, les Eglises protestante et catholique, relayées par les méthodistes, ainsi que les organisations de la société civile crient à la trahison.

L’heure est désormais à la confrontation. La majorité est déterminée à engager le bras-de-fer avec la société civile. Devant un parterre de députés acquis à la cause, l’honorable Mboso prend les accents d’un chef de guerre. Il demande à ses troupes de se déchaîner dans les médias et leur promet de libérer tous les moyens de la République pour envahir les télévisions et les radios. Il leur demande de ne rien céder aux pressions de la société civile et de réaffirmer leur pouvoir. Il faut vendre aux Congolais le texte de loi qui donne au Président Tshisekedi toute latitude de contrôler la CENI. Le maintien au pouvoir est à ce prix. Et Mboso sait de quoi il parle, lui qui fut le thuriféraire du régime Mobutu et a connu l’exil et les humiliations.

De cet audio, réalisée par un ancien député FCC recruté au sein de l’Union Sacrée, il ressort que les mêmes méthodes honnies dans le passé sont à nouveau utilisées pour conserver le pouvoir. Le député ex-FCC qui a enregistré l’honorable Mboso explique : "Mais que croit-il le Président Mboso ? Nous, on a déjà eu l’expérience avec Kabila. Cette fois-ci, ils n’ont qu’à nous payer s’ils veulent qu’on mouille le maillot pour eux !"

Ainsi va la République démocratique du Congo, où l’on arrose les députés à coups de billets verts pendant qu’on proclame urbi et orbi l’Etat de droit ! la fin de l’impunité et de la corruption ! "A ce jour, Mboso a dépensé plus d'argent pour diriger l'Assemblée que Jeanine Mabunda", affirme un député qui rappelle que les 500 jeeps promises sont attendues à Matadi.

Plus de doute, arrivé à mi-mandat, le Président Félix Tshisekedi est déterminé à rempiler en 2023. Après les prises de contrôle de l’appareil judiciaire (Cour Constitutionnelle, Cour de cassation, …) et de la majorité parlementaire, la CENI ne doit en aucun cas échapper à son contrôle. L’honorable Mboso l’a fait comprendre dans ses mots à ses députés ! On ne joue pas avec le pouvoir quand on en dispose.

Ecoutez la vidéo ci-dessous


Extraits choisis Mboso : "Le Président de la République, c’est le Législateur suprême. Les députés et les sénateurs, vous entendez ce qui se dit. Il y en a qui demandent qu’on recommence les négociations. Vous les avez suivis ? Mais vous gardez silence. Vous ne parlez pas pourquoi?"

Réponse des députés : "Il n’y a pas d’argent pour la presse".

Mboso : "Honorable Rapporteur, vous organisez la communication. Vous enregistrez tous les collègues qui veulent passer dans les chaînes de radio et de télévision. Le bureau prend en charge. (Applaudissements des députés !) Nous devons défendre nos prérogatives. C’est le parlement qui vote les lois ici. Ce n’est pas ce que j’entends. Cette semaine, ce week-end, vous devez vous diriger. Maman Questeur, vous m’entendez ? Nous devons nous déchaîner pour aller vraiment devant les chaînes de télévision et de radio pour défendre ce texte de loi. A moins que j’ai oublié un point, je donne la parole à un membre du bureau.

(...). Soyons patriotes mais défendons notre pays. Et défendons notre pouvoir. Ne blaguez pas ! Je sais combien on perd quand on perd un pouvoir. (Rires des députés)… Je sais, je sais. Ne rigolons pas ! Nous sommes là. Encore moi, comme je sais ça, je ne lâcherai pas. Ah oui ! Hein ? (Rires des députés) je ne lâcherai pas.

Ne blaguons pas, soutenons notre pouvoir". (Approbations des députés !)

"Accrochons-nous ! Le pouvoir, je te le laisserais ? Hein ! Ce mandat-là que nous avons, accrochons-nous à cela ! Nous n’allons pas gaspiller un tiers. Nous allons faire en sorte que les jours qui viennent avec le COVID que les membres du Bureau ici, nous allons partir en congé, tel province, tel membre du bureau, tel province, tel. Nous tous nous allons partir. Nous n’allons pas blaguer avec ça". (Rires des députés )

"Il faut un deuxième mandat, le Président Tshisekedi et nous, nous devons revenir au pouvoir !" (Applaudissements des députés !)

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